magie

Textes magiques songhay


Le nom générique du sortilège, en songhay, est korte. Mais l’on emploie fréquemment des noms spécifiques, tels que kungandi, qui désigne le sortilège ou le talisman capable de détourner le coup d’une arme.
La distinction entre magie religieuse et magie sacrilège est aisée, car seule la première fait appel à l’écriture, d’où le nom de tira, qui désigne à la fois la science de l’écriture et l’amulette dans laquelle est enfermé un billet portant un verset du Coran

Le sacrilège admet, cependant, une série de degrés, et l’on tolère généralement, de la part des adolescents surtout, le recours aux sortilèges, à condition qu’il reste limité, temporaire et socialement inoffensif.
On est moins porté à l’indulgence pour les filles que pour les garçons, en ce domaine. Les spécialistes de la magie sacrilège, distincte de la simple divination (gunandi) et de la danse de possesion (holo) sont les bonobi, têtes noirs, les tyerkow, vampires, les boronari, mangeurs d’hommes. On les tient à l’écart et on les consulte en secret.

Le korte tient généralement dans une formule plus ou moins cabalistique, souvent intraduisible, accompagnée d’une gesticulation appropriée, et parfois de la manipulation d’un talisman. La formule demande généralement à être récitée. Mais elle peut aussi être insérée dans une amulette faite de fil blanc et rouge, et simplement portée.
L’énoncé des formules en est rythmé, et parfois rimé, avec de nombreuses allitérations et métaplasmes.

Pour s’enfuir à travers les murs

Je béni le prophète
Le prophète bénisse son maître
Artisan de la petite porte
qui fait petite la mère de la porte
dehors, salut à vous

Pour rejoindre sa maîtresse sans être aperçu

Je bénis le prophète
Le prophète bénisse son maître
Sept fleuves, sept forêts, sept villages, sept dunes, sept marchés
qu’une aiguille en soit ôtée
pas un œil ne la verra
si ce n’est l’œil de Dieu
ou l’œil de l’envoyé de Dieu
ou celui de la femme enceinte
ou celui du chameau borgne.
A jamais!!

Pour figer l’agresseur, le faire tomber, le tuer s’il se rebiffe

Ce n’est pas le malade qui va prévenir les gens de la mort
Ce n’est pas le lépreux dont la main saisit le feu
Ce n’est pas le caïman qui peut lécher sa queue.
A jamais!

Source:
Textes sacrés d’Afrique Noire de Germaine Dieterlen


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