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Tassi-Hangbé, la reine oubliée


Dans le royaume du Dahomey, la succession au trône se fait normalement de père en fils. Seule exception à cette règle : Tassi-Hangbé. Des circonstances extraordinaires amèneront cette femme, qui était fille et jumelle du roi, à assurer la régence du trône du Dahomey au début du XVIIIème siècle.

A la mort du roi Houégbadja, son fils et héritier naturel, le roi Akaba monte sur le trône. En tant que jumelle du nouveau roi, Tassi-Hangbé a droit à tous les rituels d’intronisation de son frère.

Quand Akaba meurt à son tour, son fils, le prince Agbossassa est trop jeune pour régner. C’est alors qu’intervint la régence de Tassi-Hangbé. Elle assure valablement la transition, en attendant qu’Agbossassa arrive à maturité.

Audacieuse, innovatrice et surtout méfiante, elle s’entoure d’une section armée exclusivement féminine. Elle crée ainsi le premier corps de guerrières du royaume : les célèbres Amazones du Danhomey, appelées « Mino » en langue fon, ce qui signifie « nos mères ».

A Lissèzoun, elle gagne également la guerre contre les Ouéménous, enclenchée par son frère jumeau Akaba, mort subitement avant d’avoir pu la terminer. Sa régence qui dure trois ans (1708 – 1711), aurait continué à être marquée par des actes de bravoure du même genre, n’eût été la volonté farouche de son jeune frère Dossou, de lui mettre coûte que coûte des bâtons dans les roues.
Pour réaliser ses desseins machiavéliques, Dossou fait courir le bruit que la régente se livre à de véritables orgies sexuelles. Alors tout le peuple indigné, réclame son remplacement. Les plus fanatiques s’introduisent pendant la nuit dans la demeure de son fils, qu’ils assassinent.

La régente abdique

A cette nouvelle, Tassi-Hangbé dissimule sa peine jusqu’à la réunion du Conseil du Trône en séance publique. Elle arrive pompeusement parée et s’installe majestueusement sur le trône sacré. Les tam-tams parleurs célèbrent son stoïcisme au milieu d’une cour recueillie. Tout à coup, sa Majesté descend du trône comme pour ordonner une cérémonie.

Une de ses confidentes s’agenouille prestement à ses pieds et lui présente un précieux vase doré contenant de l’eau. Il se passe alors quelque chose d’inouï. Sans pudeur et devant tout le royaume, la reine Hangbé procède à sa toilette intime en maudissant indistinctement princes, nobles, artisans et serfs du royaume. Elle prédit pour son frère Dossou, futur roi Agadja, un règne difficile pendant lequel il connaîtra la défaite et l’humiliation face au royaume Yoruba voisin.

C’est le dernier acte de sa régence. Sans se faire prier, Tassi-Hangbé prononce, à la fin de ce scandale public, la sentence de son abdication. Les malédictions proférées par Tassi-Hangbé provoqueront cinq années de sécheresse et de famine dans le royaume du Dahomey.

Son règne a failli être effacé de l’histoire du royaume du Dahomey, mais elle a été réhabilitée par le roi Guézo, non pas comme une reine, mais comme régente. Sa vie, jalonnée d’épisodes dramatiques,nous éclaire sur les défis que doivent affronter, encore aujourd’hui, les femmes de pouvoir qui désirent assumer une charge publique.

Seh-Dong-Hong-Beh, une grande guerrière Mino

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On sait extrêmement peu de choses sur la vie de Seh-Dong-Hong-Beh, dont le nom signifie « Dieu dit la Vérité ». Elle vit dans le Royaume du Dahomey (sud-ouest de l’actuel Bénin), au 19ème siècle ; à une période où la France étend son empire colonial en Afrique. Royaume esclavagiste s’enrichissant du commerce d’esclaves, le Royaume du Dahomey est en conflit avec des peuples voisins, notamment avec les Egbas qui fondent la ville d’Abeokuta (actuel Nigéria) comme refuge.

Depuis le début du 18ème siècle, le Royaume du Dahomey possède, intégré à son corps d’armée, une unité de femmes combattantes. Fondé entre 1708 et 1711 par la reine Tasi Hangbè, le corps des femmes guerrières combat avec vaillance lors de guerres avec des royaumes ennemis. Elles sont appelées Minos, signifiant « Nos mères » en fongbe, la langue officielle du Royaume du Dahomey. Ce sont les Européens qui, découvrant ce régiment de guerrières, les surnomment Amazones, en référence au peuple de femmes guerrières de la mythologie grecque.

En 1851, Seh-Dong-Hong-Beh est la cheffe du régiment des Minos qui, fort de 6 000 recrues, représente un tiers de l’armée. Elle dirige son armée entièrement féminine, armée de lances, de flèches et d’épées, lors d’un assaut contre la forteresse Egba de Abeokuta. Beaucoup périront lors du combat. Par la suite, les Minos ont tenu tête, aux côtés des autres régiments de l’armée régulière du Dahomey, à l’avancée des colons français. Le corps des Amazones est dissout lorsque le Dahomey est intégré à l’Afrique-Occidentale française.

Sources:
-Ni vues ni connues – Collectif Georgette
-Les archères
-Arte


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2 commentaires pour “Tassi-Hangbé, la reine oubliée”

  1. j’ai vécu 43 ans en Afrique,rentré en France cause maladie, mais je retourne régulièrement “au village “avec mon épouse née à Bondoukou ;;;;;.mème quand on croit “tout” connaitre de ce beau pays, on se rend compte que l’on en connait que peu, et c’est toujours avec des yeux nouveaux, écarquillés ,curieux, que je découvre toutes ces belles et très importantes traditions ;je souhaite que cela perdure ,que les nouvelles générations en perçoivent les bienfaits ; merci encore pour la qualité de vos reportages et articles ;;;et que l’occasion vous soit donnée de faire plus à chaque fois pour le bonheur de tous ;;merci mille fois et bonne continuation à vous tous ;;; mes cordiales salutations ainsi que celles de mon épouse ;Bébert de Bordeaux

  2. Merci Bébert pour tes encouragerments. Plus j’avance, plus je redécouvre ma culture martiniquaise ainsi que ses racines africaines. Un beau voyage intérieur à faire.

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