
Nou pa lé violence, nou lé koké
Koké signifie “faire l’amour” en bon Créole. Ce n’ est pas un mot qu’ on utilise publiquement par pudibonderie. L’approche étymologique n’est pas simple, d’autant qu’il y a une double piste:
Il y a la probable origine africaine, mais plus sérieusement, le mot viendrait de France, attesté dans le vieil argot du 16ème siècle. Le verbe ‘coquer’, ou ‘cauqier’, à l’origine “judacer”, signifiait ‘trahir en faisant croire qu’on est un ami’.
L’acte de trahison étant un baiser, ‘judacer’ a glissé vers ‘baiser’. L’argot vulgaire employant également ‘baiser’ (au sens figuré) pour ‘avoir des relations sexuelles avec quelqu’un après tromperie, en lui faisant croire qu’on l’aime’, ‘coquer’, en tant que synonyme, s’imposa dans le sens de baiser (faire l’amour), surtout dans la bouche des premiers colons arrivés dans l’île, très friands de vieil argot et d’injures.
Les esclaves, quoique très sensibles aux injures au début, car ils en furent les victimes, finiront néanmoins par les prendre à leur compte. Rappelons qu’un esclave restait impassible devant les railleries et le dénigrement. On pouvait lui marteler qu’il était laid, sale, malpropre, ignorant, il restait de marbre.
La seule chose qui l’ébranlait, c’était un propos injurieux sur sa mère. Pour mâter la résistance des ateliers, les premiers colons se sont servis de cette arme dès lors qu’ils s’en sont rendu compte, l’esclave obéissant au quart de tour plutôt que d’entendre la moindre parole désobligeante sur sa mère. Les mots propres au sexe n’avaient rien de péjoratif chez les esclaves, mais par imitation de leur maître, ils se sont mis à injurier leurs proches de même.
En tout cas, moralité, les Antillais ne doivent donc pas se sentir vulgaires en employant ‘koké’ pour dire ‘faire l’amour’. Ou du moins, s’ils le sont, c’est après les Français.
Une autre approche
Par contre Kokè (au lieu de Koké) veut dire éleveur de coq de combat ou maître/propriétaire de coqs de combat.
Les deux mots Koké et Kokè ont deux définitions diamétralement opposées. Néanmoins, dans le roman la panse du chacal de Raphaël Confiant, je fus agréablement surprise de cet audacieux rapprochement entre ces deux mots:
Mourougayan avait en horreur le terme créole que Blanc et Nègre utilisaient pour désigner l’acte d’amour: coquer. Chaque fois qu’il entendait, il voyait l’image d’un coq en train de grimper sur le dos d’une poule et de lui becqueter le dos du cou en faisant deux trois mouvements saccadés du croupion.
La panse du Chacal de Raphaël Confiant
Une telle brutalité était aux antipodes de cette longue patience qu’était l’amour à l’indienne, du moins dans ses souvenirs, si évanescents fussent-ils devenus. Cette lente approche des corps que l’on dénudait sans brusquerie, l’enlacement prolongé des heures durant peau contre peau, le frottement léger des membres, d’abord les bras, puis les jambes, enfin les joues, la pénétration progressive des sexes jusqu’à l’extase, tout cela pouvait prendre allures d’éternité.
Nègres et Blancs, que rien de différenciait dans le comportement, hormis la couleur de la peau et que d’ailleurs les Indiens désignaient indistinctement sous le vocable de “créoles”, ne les connaîtraient jamais.
Dans leur parlure, coquer pouvait aussi se dire couper, dérailler, écraser, manger, défoufouner, défourailler, ce qui signifiait “tuer” la femme. L’humilier en tout cas. Au lieu de la combler de remerciements à la manière indienne.
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1 an que je suis devenue Manbo Adéyinka 🥳
Une bénédiction mais avec son lot de challenge. Plus le temps passe plus j`ouvre les yeux sur le travail qui doit s`accomplir 😮💨 mézanmi sa pa fasil. Man ja ka graté tèt mwen rèd !
Érezman sé lwa é zanset ké toujou ba`w direksion, fòs é lanmou pou ba`w balan. Notre plus grand challenge est de dédiaboliser notre vodou. Dissiper les peurs. Bien montrer la différence entre vodou et sorcellerie...é wi sé pa menm bagay-la.
Ayant été élevée dans une famille catholique, au début j`ai eu peur. Vraiment peur surtout face au regard des autres.
Mais les autres sont qui pour avoir de l`emprise sur la direction de ma vie ? Zéro devant un nombre donc sans la moindre importance. C`est donc ça la première étape vers la libération surtout sur une île où le qu`en-dira-t-on dicte notre quotidien.
Je ne vais jamais cacher mes pratiques pour vous conforter. On pourra dire que je suis une sorcière malfaisante, diablesse, yich map baw 3 jou etc, mwen sanfoutépamal.
Je suis vaudouisante pas du vodou béninois, togolais (que je respecte) etc awa vodou kay nou !
Ma paix Ayibobo 🕯
#vodou #vodu
Fête INM 🥳 6 ans 🥳
Merci pour cette belle cérémonie où j`ai pu honorer mes lwa et particulièrement Erzulie Freda.
Que notre société vodou prospère et plante de bonnes graines pour les futures générations.
Je le dirai encore et encore sans sourciller la décolonisation et l`affranchissement de notre communauté afro-caribéenne doit obligatoirement passer par la spiritualité.
Ayibobo 🕯
Merci Shadaré pour ces belles photos
#vaudou #vodu
01 Mai Fèt Kouzen Zaka !
Ce mois de Mai sera marqué par l`énergie d`Azaka Médé aka Kouzen Zaka qui représente l`énergie de la Terre. Témoin du métissage entre les spiritualités ancestrales africaines et la spiritualité karayib.
Même par rapport aux astres, nous entrons dans une phase où les portes s`ouvriront par la volonté, l`action et la discipline. Le temps du recul et de l`introspection est terminé. Maintenant il faut agir et pour cela rien de mieux que de planter les bonnes graines.
É wi ou pé pa planté, rékolté é manjé menm jou-a ! Pou sa fok-ou alaso ! À l`assaut pou trapé sa ou lé trapé. Matérialiser les prouesses de ton esprit par l`énergie de la terre.
Alaso ☘️
#fokousav #kouzenzaka
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