
Éloge à la littérature antillaise
Vivant loin de mon île, je recherchais un moyen de rester connecté à mon bout de terre et à ma culture. Redécouvrir la littérature antillaise a été pour moi le meilleur moyen d’adoucir ma nostalgie.
Grâce à la lecture, j’ai pu replonger dans les saveurs de notre langue exotique, les cancans par-ci par là et notre quotidien en symbiose avec nos croyances entremêlés entre le christianisme et l’invisible (quimbois, dorlis, soucougnan, esprit, etc).
La littérature antillaise m’a permis également de mieux comprendre et apprécier la culture des minorités qui ont façonné notre culture créole, tel que les indiens, les chinois et les syriens qui sont tout autant créoles que les descendants d’esclaves.
En effet, ne serait ce qu’en regardant un peu dans ma famille, je ne peux nier mon héritage indien et chinois. Dans quel contexte, papa zindien ou maman chine sont venus s’exiler sur notre petit bout de terre pour briser leur dos dans les champs de cannes? Ou comment les levantins ont façonnés le commerce à Fort de France? Pourquoi les indiens ont été traité plus bas qu’un chien-fer ? Comment les chinois ont fait pour abandonner la canne et ouvrir des commerces ? Que se cache-t-il derrière le quimbois?
Justement, nous pouvons le découvrir à travers la littérature, qui relatent les histoires de chacun , les faits historiques, les pans oubliés de notre histoire en donnant surtout la parole aux minorités.
Certes, les œuvres antillaises sont peut être un peu déconcertantes pour un lecteur qui ne parle pas créole. Et surtout qui ne connait pas nos mœurs un peu particulières (racialisation, passé d’esclave, la métissage, la multiplicité culturelle).
Moi même je le reconnais, en lisant certaines œuvres, j’ai des fois du mal à suivre l’histoire avec la multiplicité des personnages et les tournures. Mais avec du recul, une histoire est intergénérationnelle dans notre île, elle concerne une multitude de personnes liées d’une certaine manière avec chacun leur version et surtout leurs mots à dire qu’on le veuille ou non, n’est ce pas le rocambolesques créole?
Nous vivons dans une grande comédie créole où tout le monde a son mot à dire, sa version. Car, que nous le voulions ou non,nous sommes liés à notre passé. Au lieu que cela pèse sur nos épaules, la lecture permet de faire la paix avec notre douleur et de revaloriser notre patrimoine multiculturelle afin que nous en soyons fière. Comme le souligne l’écrivain Raphael Confiant:
Je ne suis ni européen, ni africain, ni indien, ni asiatique mais l’agrégat infractionnel ou transactionnel, des éléments culturels caraïbes, européens, africains, asiatiques et levantins.
En ce qui me concerne je suis une créole mais avant tout fière de mon héritage africain. Ce continent aura toujours un place très importante dans mon identité.
Malheureusement je trouve que notre littérature ne rayonne pas assez. L’école a tendance à nous faire étudier Hugo, Maupassant ,etc mais nous aussi nous avons des œuvres qui méritent d’être qualifiés de classique. Certe, la structure et le langage est peu différente du concept classique français mais le créole est également une langue poétique, imagée , tantôt douce comme du jus de mangue tantôt violente et hargneux comme un cyclone.
Je confesse que je ne me reconnais pas quand je lis une oeuvre européenne d’époque, bien que je sois une grande lectrice de la littérature classique anglaise. J’ai besoin de lire de temps en temps quand le cœur est lourd et nostalgique des œuvres où je peux reconnaître aisément une Man Ninotte, une négresse qui ne veut jamais dire son vrai nom pour embrouiller les esprits. Un Rigobert complètement zélé et fier bras du Morne Pichevin. Un conteur Solibo, dont la parole peut vous faire charroyer n’importe où, etc..
De la même manière que je suis friande de la littérature anglaise, de la même manière je me dois de lire et découvrir les œuvres de mes compatriotes. Non seulement pour mon savoir, apaiser ma nostalgie mais surtout par solidarité et d’essayer de le faire rayonner dans le monde. Car oui messieurs et dames de la compagnie nous avons de quoi rendre jaloux les autres!!
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01 Mai Fèt Kouzen Zaka !
Ce mois de Mai sera marqué par l`énergie d`Azaka Médé aka Kouzen Zaka qui représente l`énergie de la Terre. Témoin du métissage entre les spiritualités ancestrales africaines et la spiritualité karayib.
Même par rapport aux astres, nous entrons dans une phase où les portes s`ouvriront par la volonté, l`action et la discipline. Le temps du recul et de l`introspection est terminé. Maintenant il faut agir et pour cela rien de mieux que de planter les bonnes graines.
É wi ou pé pa planté, rékolté é manjé menm jou-a ! Pou sa fok-ou alaso ! À l`assaut pou trapé sa ou lé trapé. Matérialiser les prouesses de ton esprit par l`énergie de la terre.
Alaso ☘️
#fokousav #kouzenzaka
Il ne faut pas croire que la Sirène diamant 💎 est une juste une sirène qui minaude sur son rocher et quu va te bailler de la chance. Awa, comme l`océan il faut descendre dans les profondeurs pour bien comprendre l`essence de son énergie.
Ce lwa est la personnification du charme et des richesses de la mer : c`est à dire l`énergie vitale, la guérison mystique dans tous les domaines de la vie quotidienne. C`est également une énergie pour développer l`intuition/observation. Pouvoirs vivifiante demeurant dans le subconscient.
N`oubliez pas le charme s`opère par l`observation💙
Manbo la Sirène nous enseigne donc la transformation intérieur et le pouvoir de l`intuition. Pour cela il faudra plonger dans les profondeurs de sa propre personne afin de découvrir le pouvoir transformateur qui réside en nous.
Ayibobo
#fokousav #vaudou
À travers notre cercle de parole (en story) sur les différentes thématiques/problématiques qui animent notre quotidien, nous découvrons de jour en jour des philosophes. Des poètes qui nous invitent à nous recentrer sur l`essentiel.
Nos îles regorgent de nombreux talents. C`est donc le début d`une nouvelle rubrique à mon avis.
#tètchapé
"Erzulie Freda (lwa de l`amour) il faut t`associer avec ceux qui protège le ounfò".
Nous pouvons aisément philosopher sur les différentes directions qu`émane cette parole.
Au plus simple : Qui protège le ounfò (temple vaudou) ?
Selon la tradition, les lwa Sobo é Badè qui sont la personnification de l`énergie de la foudre et du vent. ⚡️🌪.
Sur le plan spirituel, la foudre représente les soudaines révélations ou le dévoilement des vérités enfouies. C`est un conducteur. Tandis que le vent symbolise, le souffle divin, le dégagement, les faveurs divines, prendre un cap.
Dans de nombreuses spiritualités ancestrales, un lieu frappé par la foudre est sacré ! Le ounfò est un lieu hautement sacré donc associé à ces lwa.
Symboliquement le coup de foudre est la représentation/manifestation de la puissance divine. La loi de l`Amour est la première loi cosmique et la plus importante. Cette loi est la reconnaissance que tout est né de la même racine/source. Le coeur (associé à l`appareil respiratoire/soufle) est l`organe qui diffuse l`énergie vitale dans le corps tout comme l`amour coule dans toute chose...
Nous devons retrouver le chemin du cœur, écouter l`appel afin de trouver en soi son alignement sacré.
Ayibobo
#vaudou #fokousav
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