
La Santería
La santeria puise ses origines en Afrique noire, chez un peuple que l’on appelle les Yorubas. Le peuple yoruba est encore largement présent aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, en particulier au Nigéria, mais ausi au Bénin et au Togo. Du fait de l’importance diaspora due à l’esclavage, il existe également de nombreuses communautés yorubas en Amérique latine et aux Antilles, notamment au Brésil, au Venezuela, à Porto Rico, Trinité et Cuba.
Lors de la traite négrière, les Yorubas arrivés sur l’île de Cuba, étaient baptisés par des prêtres, n’ayant jamais appris l’espagnol, ils ne comprenaient pas même les mots qu’on leur faisait prononcer. Ils étaient ensuite tenus, sous peine de sanctions, d’adorer un dieu dont ils ne savaient rien, le dieu, qui plus est, de leurs bourreaux.
Mais, si les Yorubas avaient été dépossédés de tout, il leur restait néanmoins, au fond du cœur, leurs valeurs et leurs croyances, qui, sans doute, permirent à beaucoup de survivre dans ce nouvel univers hostile.
Le choc des cultures
Comme bien souvent lors des tentatives d’assimilation culturelle forcée et, qui plus est, violente, l’obligation d’adorer le dieu de l’oppresseur ne fit que renforcer les croyances de l’opprimé. Les Yorubas s’accrochèrent à leurs valeurs traditionnelles, et, notamment, à leur religion, qui leur donnait la force spirituelle de subir les épreuves auxquelles ils étaient confrontés, ainsi qu’un sentiment de cohésion sociale, d’appartenance à un groupe, qui renforçait la solidarité.
Les orishas et les saints
Pour duper leurs maîtres et continuer d’adorer Olodumare et les orishas sans craindre d’être inquiétés par les espagnols, les esclaves ne tardèrent pas à imaginer une ruse en exploitant l’un des principes du catholicisme, largement adopté par les espagnols: le culte de dulie.
L’expression “culte de dulie” désigne la vénération portée aux saints, par opposition au “cule de latrie”, adoration portée à Dieu. Le culte de saints, critiqué par les protestants et les autres religions monothéistes, qui l’assimilent à une compromission avec le principe de dieu unique, avait pris des proportions assez importantes dans l’Espagne rurale et traditionnelle, et ce que d’aucuns considèrent comme un excès avait été “importés” à Cuba; où on priait beaucoup les saints et où on organisait beaucoup de fêtes et de processions annuelles pour honorer ces personnages et les miracles qu’ils avaient accomplis au cours de leur vie.

Pour continuer de pratiquer leur culte, les Yorubas se saisirent de cette opportunité: ils décidèrent de déguiser le culte des orishas, de le masquer derrière celui des saints. De grossières assimilations furent donc effectuées. Par exemple Ogun, orisha du métal associé aux clefs dissimulé dérrière saint Pierre, souvent représenté avec les clefs du paradis. De même, saint Raphaël, l’archange qui guérit et soigne, servit de façade à Inlé, orisha de la médecine. Et ainsi de suite.
Dans un premier temps, les Yorubas passèrent ainsi pour de bons chrétiens, parfois même un peu trop zélés. Mais, il ne s’agissait, bien sûr, que de façade. Quand les prêtres et les maîtres les voyaient vénérer, par exemple, sainte Barbe, ils ignoraient qu’ils rendaient, en réalité, un culte à Chango. La ruse fonctionna, et bientôt, les maîtres espagnols se mirent à utiliser le mot santeria pour désigner de façon péjorative l’adoration excessive que les esclaves portaient aux saints (santos) au détriment de Dieu.
Aujourd’hui encore, ce sont souvent des statues et des images de saints qui servent de support aux prières et aux rituels des santéros. L’imagerie catholique est très présente dans la religion. Mais il ne faut pas s’y méprendre. Il ne s’agit que d’images. Quand un santero prie devant une statue de sainte Barbara, c’est bien à Chango qu’il s’adresse.
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Les cabildos
En arrivant dans les Caraïbes et sur le Nouveau Continent, les espagnols apportèrent avec eux leurs diverses formes d’organisation sociale, et notamment les hermandades (conférie) ou cabildos (chapitres).
Ces organisations sociales avaient été crées à Séville au XVe siècle. Il s’agissait de sortes d’associations, de clubs de personnes qui partageaient des intérêts communs et qui rassemblaient régulièrement pour se rencontrer. En cas de besoin, les membres du cabildo étaient toujours présents pour les autres, qu’ils pouvaient aide d’un point de de vue financier ou soigner,en cas de maladie. Chaque cabildo avait un saint patron, pour lequel ses membres organisaient régulièrement des fêtes dans les rues de la cité.
A Cuba, les espagnols encouragèrent les esclaves à créer leurs propres cabildos. Cette idée peut a postériori, sembler assez étrange et mal avisée, mais le projet des espagnols était pourtant cohérent : il s’agissait de la vieille idée de diviser pour mieux régner. Les conquistadors pensaient que si les esclaves étaient divisés par petits groupes de langues, religions ou culture communes, ils ne pourraient pas se rassembler pour se rebeller. Comme on l’a déjà vu, le plan des espagnols échoua et des révoltes d’ordre national ne tardèrent pas à éclater.
Mais, la constitution de cabildos d’esclaves fut également une entrave à l’évangélisation. Les esclaves les utilisèrent, eux aussi, comme des associations d’entraide. On se cotisait pour racheter des esclaves ou acquérir des terres. On se soignait dans la plus pure tradition de la religion des ancêtres. Et, bien sûr, on enseignait aux enfants la langue, les valeurs, l’histoire et les croyances du pays auquel leurs ascendants avaient été arrachés.
Ironiquement, les cabildos, au départ conçus pour diviser les esclaves et mieux contrôler leur évangélisation, facilitèrent la transmission des traditions africaines, et notamment des traditions religieuses. Les lieux où se réunissaient leurs membres peuvent d’ailleurs être considérés comme les ancêtres des maisons-temples. Derrière la façade de l’imagerie catholique, on y vénérait tel ou tel orisha ou on y pratiquait tel ou tel rituel yoruba.
Catholicisme et santéria: deux religions bien distinctes
Comme on l’a vu, c’est bien pour continuer de pouvoir pratiquer leur culte et pour échapper à l’évangélisation que les Yorubas ont décidé de déguiser le culte des orishas en le masquant derrière celui des saints. Il ne s’agissait pas d’une confusion, mais d’une ruse très intelligente, qui permettait aux esclaves de berner les espagnols et de continuer à pratiquer leur religion en paix.
Aujourd’hui encore, l’imagerie catholique occupe une place très importante dans la santéria. Les maisons des santeros sont toujours remplies de statues de saints. Et ce statues continuent de jouer le rôle qu’elles ont toujours joué: dissimuler la véritable nature de la divinité.
Quand un santero prie devant une image de sainte Barbe, il sait très bien que c’est à Chango qu’il s’adresse.
Mais, la personne “non santera” qui vient lui demander conseil, qui vient le consulter pour résoudre des problèmes ou guérir d’une maladie quelconque, cette personne-là est rassurée par la présence de la statue catholique qui se rattache à un univers familier ( bien plus encore dans les Caraïbes et en Amérique latine qu’en France). Elle est rassurée de voir le santéro adresser ses prières et ses invocations à sainte Barbe alors qu’en réalité il s’adresse à Chango.

En ce sens, on peut dire qu’aujourd’hui encore, l’imagerie catholique continue de jouer le rôle qu’elle a toujours joué dans la santéria: elle dissimule les véritables divinités et rassure les gens qui ne sont pas instruits des mystères de cette religion.
Il semble donc, plus pertinent de considérer la santéria comme une religion à part entière, et non comme une forme impure ou une distorsion du catholicisme. La santeria n’est pas, comme les autres religions monothéistes, une religion révélée par un prophète.
Mais cela ne l’empêche pas d’être une véritable religion. Bien qu’elle présente un certain nombre de points communs avec le catholicisme (monothéiste, volonté d’aider son prochain, de faire le bien autour de soi), il s’agit aujourd’hui d’une religion originale , qui présente un point de vue unique sur le monde.
Le premier critère pour se dire chrétien, c’est de reconnaître le rôle central de Jésus-Christ. Or, les santéros ne conçoivent pas Jésus-Christ comme le fils de Dieu et s’intéressent peu à son histoire. Ils croient en l’énergie Olodumare qui se nomme ashé.
Ils croient qu’Olodumare a crée chaque âme pour suivre un destin qui lui assigné. La santeria présente donc une conception du monde particulière, distincte de celle du catholicisme. Les santeros n’ont d’ailleurs jamais confondu les deux religions.
Olodumare et la création du monde
La création de la Terre et l’histoire des orsihas se présentent sous la forme de différentes récits que l’on apelle patakis. Certains considèrent ces récits comme des histoires vraies, d’autres comme des légendes poétiques. Mais tous, s’accordent à dire qu’il s’agit d’histoires fondamentales qui peuvent être interprétées de différentes façons pour en tirer des enseignements essentiels.
Au commencement était Ashé, la source et l’énergie de l’univers, de l’espace et du temps, du visible et de l’invisible, de la manière et du vide.
Ashé se mit à penser et se reconnut comme Olodumare, Dieu suprême. Ashé est l’énergie et la substance d’Olodumare. Olodumare est le créateur de l’univers et l”univers lui-même. Il n’a ni début ni fin. Il est immortel, omnipotent et omniscient.
Olodumare peut se manifester sous différentes facettes, ou avatars, parmi lesquelles Nzame, le principe créateur, Olofi, le régulateur de a vie sur terre, et Babe Nkwa, l’énergie spirituelle (parfois respectivement comparés au Père, au Fils et au Saint-Esprit, même si, comme nous l’avons vu, la comparaison avec la foi chrétienne ne permet pas de bien comprendre la santéria).
La cosmogénèse de la santéria prouve son grand lien avec la cosmogénèse kamite qui est la source, de la plupart des différentes cosmogénèses du continent Africain.
Détruire pour recréer
Olodumare était attristé de voir le désert de cendres, de feu et de poussière qu’était devenue la Terre. Ce paysage de désolation le rendait mélancolique. Il avait besoin de créer la vie. Avec le concours de ses trois forme, Nzame, Olofi et Babe Nkwa, il éteignit le feu qui ravageait la terre en faisant tomber de l’eau des nuages de poussières. La terre se trouva alors entièrement recouverte d’océans. Puis Olodumare décida de façonner une nouvelle créature, qui cette fois, ne serait pas immortelle. Ainsi fut créé Obatala, le premier enfant d’Olodumare, le premier des orishas.
La création des hommes et ses imperfections
Alors, Olodumare, sous la forme d’Olofi, demanda à Obatala de créer l’homme. Le lendemain matin, Obatala se rendit près d’une rivière et commença à modeler des corps avec de la boue.
Puis les hommes s’installèrent à Ife, dans la ville qu’avaient construite les orishas. Ils vivaient en harmonie: ils étaient tous égaux. Mais, ils étaient également libres- libres, par exemple, de demander davantage à Obatala.

Ainsi, certains demandèrent davantage de richesses, d’autres des maisons plus grandes, d’autres encore davantage de bétail. Certains réclamèrent une peau plus foncée, et d’autres une peau plus claire. Pensant bien faire, Obatala accorda à chacun ce qu’il souhaitait.
Mais, très vite, ceux qui avaient plus se mirent à mépriser ceux qui avaient moins. Les gens qui avaient une peau plus claire se mirent à mépriser ceux qui avaient une peau plus foncée. Et inversement.
Les hommes commencèrent à se regrouper en différents clans. Pour ne pas avoir à partager et à fréquenter les autres, beaucoup quittèrent la ville d’Ife. Et la terre fut bientôt entièrement peuplée par ces différents clans, qui se méfiaient les uns des autres…
Les commandements d’Olodumare
Voyant les choses se gâter, Olodumare décida de guider les hommes pour les aider à retrouver la vérité et à vivre de nouveau en harmonie avec le monde et les orishas. Il édicta ainsi onze commandements, qu’il remit à Obatalà à l’attention des hommes:
Vous ne volerez pas
Vous ne tuerez pas, excepté pour vous défendre
Vous ne mangerez pas de la chair humaine
Vous vivrez en paix avec vos voisins
Vous ne convoiterez pas les biens de vos voisins
Vous ne prononcerez pas mon nom en vain
Vous honorerez votre père et votre mère
Vous ne demanderez pas plus ce que je vous ai donné et vous vous contenterez de votre destin
Vous ne craindrez pas la mort mais ne devrez pas commettre de suicide
Vous respecterez mes lois
Vous enseignerez mes commandements à vos enfants.
Egalité ou liberté ?
Mais les hommes ne respectèrent pas les commandements édictés par Olodumare. Les vols, les meurtres, les guerres se multiplièrent. Ayaguna, l’un des chemins (ou avatar) d’Obatalà, faisait l’apologie de la liberté et, par conséquent de la discorde. Il expliquait à Olodumare que, pour que la civilisation progressât, les hommes devaient nécessairement rivaliser entre eux. Lorsque deux hommes se disputent une même chose, expliquait-il, seul le plus habile méritant l’obtient, ce qui tend à faire progresser l’humanité.
Olodumare comprenait ce point de vue, mais il se rendait compte que les hommes ne pourraient jamais concilier liberté et égalité. Il commença à penser qu’il était préférable qu’il cessât d’intervenir dans leurs affaires. Il était, après tout, bien au-dessus de tout cela.
Les Orishas
Les orishas ont été les deuxièmes créatures façonnées par Olodumare. On dit parfois qu’il s’agit des enfants d’Olodumare. Pour bien comprendre les choses, il faut considérer Olodumare comme le dieu unique et suprême. Mais bien qu’Olodumare a demandé à Obatalà de créer l’homme, il est au-dessus des affaires de l’homme, auxquelles il a cessé depuis bien longtemps de se mêler. Et Olodumare n’est que partiellement compréhensible par l’homme.
L’homme doit néanmoins le respecter et lui rendre hommage. Ainis, toutes les prières santeras contiennent le nom d’Olodumare. Mais, on ne fait jamais de sacrifice pour lui. Car, contrairement aux orishas, il n’interviendra quasiment jamais dans les affaires des hommes. Et contrairement aux orishas, Olodumare n’a pas besoin des hommes.
Les orishas ne sont pas des divinités mineures. Les santeros croient en un dieu unique, Olodumare. Les orishas doivent plutôt être considérés comme des extensions d’Olodumare. Ce sont des entités qui personnifient certains aspects de la divinités suprême, c’est à dire les différentes forces de la nature, les traits de caractère, les différents concepts, etc.
Les orishas sont chargés de l’ashé d’Olodumare et ils en font usage pour gouverner les différentes forces et les différents concepts qu’ils régissent. Il existe ainsi des centaines d‘orishas, dont une vingtaine considérés comme majeurs, dans le sens où ils peuvent jouer un rôle d’ange gardien pour les santeros. Et certains orishas possèdent plusieurs chemins (caminos), c’est à dire plusieurs avatars, plusieurs façons de manifester, en fonction des concepts ou des forces qu’ils représentent. Les hommes et les orishas peuvent communiquer entre eux par deux principaux moyens: la divination et la possession.
Les hommes ont besoin des orishas. Pour obtenir ce qu’ils désirent (amour, santé, bonheur, protection…), ils peuvent adresser une requête à l’un d’entre eux en lui faisant une offrande. Satisfait, l’orishas donnera un peu de son ashé à l’homme, qui pourra l’utiliser pour parvenir à ses fins.
Mais les orishas ont également besoin des hommes. Il ne faut pas oublier qu’Olodumare les a conçus comme des entités mortelles. Pour survivre et maintenir leur puissance, les orishas ont, eux aussi, besoin de recevoir de l’ashé de la part des hommes, par le biais des offrandes (sacrifices, offrandes de nourriture, cierges…).

La nature des offrandes est déterminée par la divination. Mais, ce n’est pas pour autant une garantie de la bienveillance des orishas. Ces derniers sont des êtres complexes, qui peuvent être animés par des sentiments généralement considérés comme positifs (amour, compassion, générosité…), mais qui peuvent également ressentir des émotions négatives (haine,, esprit de revanche). Chacun d’entre eux a ses qualités et ses défauts. Ils peuvent également se montrer imprévisibles. Il n’est donc pas toujours simple de gagner leurs faveurs.
Comme le Vaudou, la Santeria est une religion qui est très liée à la magie, à la divination et à la communication avec les esprits. Il est important d’écouter les conseils que peuvent nous donner les orishas et les esprits, qui s’expriment par le biais de rituels spirites ou par le biais d’oracles traditionnels d’origine africaine. Il est également important de s’attirer les bonnes grâces des orishas en leur faisant régulièrement des offrandes. Ce qui permet ensuite de leur demander des services, en pratiquant certains rituels de magie.
Source:
–Magie des Caraïbes et Santeria de Maria-Alba Valdès
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La géomancie Afà est l`encyclopédie du Vodu comme la Torah l`est au Judaïsme. Le signe de votre Fa-destin vous donne un code de vie à travers ses mythes et ses allégories. Toute la littérature structurale du Vodu, les statuettes, les masques et autres représentations de divinités restent muettes. Il y a que la tradition orale, emmagasinée dans la memoires de nos Vieux, qui permet de donner un nom aux signes du Fa ou à les vocaliser.
Basile Goudabla Kligueh, docteur en lettre, anthropologue et prêtre vodu explore à travers son ouvrage les origines du Vodu ainsi que ses similitudes avec la Torah. Un livre riche et fascinant qui nous offre un autre regard sur notre héritage ancestral. Qu`on le veuille ou non, on nous a aussi volé notre identité spirituelle.
Les mystères occultes des îles, tome 2 est le recueil des témoignages de 2022 avec quelques explications.
Bonne chance 🙌🏼
#jeuconcours
Merci à l`abonnée avec qui j`ai eu un fou rire en me décrivant cette scène lorsque nous allons faire des bains en invoquants les esprits et la parole de Jézikri.Elle me disait :
"Non mais imagine le bordel dans le monde invisible. Genre il y a Jésus, Legba, Agwe etc en mode, les gars ! Qui y va han ? Les ancêtres répondent flemme tandis que Jezikri se dit merde ".
Est ce une critique ? Oui mais avec humour ! Moi aussi j`ai eu ma periode dans l`entre deux. Ki sa man ka fè ? Man té pè. Le chemin que j`ai choisi n`a pas été facile. Je doutais énormément mais au final ce fut formateur car maintenant je m`autorise à me faire confiance...
Le syncrétisme a toujours existé. Par exemple, le vodou haïtien est un syncrétisme de plusieurs spiritualités africaine avec la spiritualité taïnos. Maintenant faut il remettre en question un syncrétisme né de 4 siècles de lavage de cerveau ? À vous d`en juger.
Illustration de @rcrow_n 🤩
#fokousav #caraïbe #sonjé #antanlontan #laquimboiserie #vodou #spiritualité #mystèrespéyi #caribbeanpeople #antilles #antillais #commemoration
Gary Victor @garyvictor7 est un talentueux écrivain haïtien que j`admire énormément. J`adore sa plume et son imagination débordante. D’ailleurs qui m`inspire lors de mon processus d`écriture. N`hesitez pas à plonger dans son univers sarcastique, cruel, envoûtant et plein de vie.
Jusqu`à maintenant je n`arrive pas à choisir mon ouvrage préféré. Mais je dois admettre que j`ai une faiblesse pour les cloches de la Brésilienne et le diable dans un thé à la citronnelle.
Si vous êtes à la Martinique, vous pouvez retrouver certains de ses livres à la librairie @la_boite_a_plumes au Diamant.
#litterature #littératurehaïtienne
#garyvictor #booklover #instabook #livres #books #livrestagram
Quand un défunt vient vous voir faut pas oublier de se purifier après : bain de mer ou un bain de plante (sel, basilic et citron). C`est important pour nettoyer ce que le defunt à apporter. N`hesite pas non plus à brûler de l`encens.
Certains défunts demandent du rhum en libation...alors que bon nombre d`entre eux ont souffert dans une Distillerie. Sé an bagay man pa ka konprann ? Mais en soit l`alcool active, transmute quelque chose...c`est seulement le rhum qu`ils avaient connu. La terre se nourrit d`eux pour faire pousser la canne. Cependant l`argent ne va pas dans nos poches.
#sonjé #fokousav #martinique #commémoration
Oh mon beau miroir ! Soit le reflet de mon âme.
Comme nous le savons hein Erzulie Freda est le lwa de l`amour, coquetterie, du sexe, de l`abondance, etc. Son attribut est le miroir, car quand la Maîtresse arrive, elle adore se comtempler et même se dévorer du regard.
Sincèrement pour ma part, quand elle me chevauche, j`ai une tronche de bwabwa avec un œil qui part à l`ouest et l`autre a l`est 😅. Du coup, il y a une petite friction entre nous car elle veut s`admirer avec amour tandis que je ne veux pas voir mon visage de tèbè...
Bref, après notre cancan car oui nous sommes têtues, je me suis enfin regardée dans le miroir, et ce fut à ce moment que j`ai compris certaines choses.
Prendre soin de soi, être fringuant, s`admirer ou encore embrasser son reflet est loin d`être narcissique ou égocentrique. Dans tout chose, il faut toujours trouver un juste milieu pour ne pas être dans l`excès.
Se dorloter est symboliquement prendre soin de son âme. Conforter notre essence divine dans son enveloppe physique, c`est bel et bien s`ancrer, s`imposer et même briller malgré nos imperfections comme ils disent. Soit une mètres fanm !
Même si on te dit que tu as une tête de balarou frit mais que tu sais comment piocher dans cette énergie, ressentir et vibrer avec, sache que même ceux qui n`aime pas ton style ou autre, ne pourront pas "résister" (je sais c`est un grand mot mais qui a son importance) à ton magnétisme.
La séduction passe aussi par les énergies, mais le reste aussi dépendra de ta personnalité, etc. Si ou kouyon, ma foi....😅sé pa ayen i pé fè ba`w.
Ayibobo
Note : Cet ecrit est mon approche envers ce lwa. Chacun vit son lien à sa manière.
#fokousav #vodu #erzuliefreda #vaudou
Mé zanmi, l`heure est grave !
La natalité de notre île bien aimée diminue chaque années. Des femmes commencent à se vouer au Lwa Erzulie Freda ou même Manman Brijit pour retrouver leur jouissance d`antan, sieuuu yo danjérèz. Des hommes sont en quête de koukoun tout koulè tout en deviant les ponts.
Hélas à force, il perdent leur splendeur d`antan car oui koké bon, fout i bon mais précaution. Dèlè yo ka pati fè an kèt pou dékoké yich moun-lan 🤣bref.
Que ces élixirs vous aideront à honorer vos maîtresses, vos amants an ba fè`y, votre femme ou votre époux, en vrai, nou san fouté épi ki moun ou ka fè zafè`w dépi ou kontan épi ou sav bien sa ou ka fè.
#fokousav #rimèdanbafey #plantes #médecinetraditionnelle #plantemédicale #pharmacopée #nature
Ai je profité de la veillée funéraire de ma grand-mère maternelle pour faire cette petite enquête ?
Oui, je le confesse😅c`était plus fort que moi surtout que j`étais là de la découverte du mort jusqu`à l`enterrement.
Franchement les veillées martiniquaises surtout chez le défunt dégage une espèce de vibes avec tout son lot d`exageration, de vwéyé monté, de paroles en soumsoum etc. Mais le plus surprenant et en même temps tellement courant sont les manifestations du défunt.
Et cette fois çi pendant un bref instant, point de Jezikri pour expliquer cela ou pour prendre en charge le passage du defunt...
#fokousav #laquimboiserie #antilles #carribean #sonjé
Koté ou yé ?
C`est une question qui m`a torturé l`esprit après la mort de mon grand-père maternelle, le poto mitan de ma vie et de mon esprit.
Celui qui m`a éduqué et soutiré dans un silence apaisant. À quoi bon parler quand sa présence et ses gestes témoignaient son amour pour moi.
Il est mort 1 mois jour pour jour avant mes 18 ans. Jusqu`à maintenant je regrette de ne pas lui avoir tenu la main jusqu`à son dernier souffle. Au lieu de rester avec lui, j`ai fui dans les soirées, l`alcool et j`en passe pour ne pas penser à son départ imminent.
Puis j`ai dû affronter son absence qui m`a plongé dans une terrible détresse psychologique. Heureusement, j`ai eu mon yich qui est née 1 mois jour pour jour après l`anniversaire de mon papi (la belle coïncidence)
Pendant des années, je l`ai cherché car chez nous, les défunts nous rendent visite en songe.
Hélas il n`est jamais venu alors que je l`appellais. J`avais besoin de savoir si il allait bien. Ou si il cheminait avec moi même de l`autre côté.
Je le confesse, c`est d`ailleurs pour cette principale raison que je me suis initiée dans le vodu. Oui pour le retrouver car j`en avais désespérément besoin.
Ma joie fut tellement immense quand il vint enfin vers moi après mon initiation. Man pléré bon dlo ! J`avais enfin l`occasion de lui dire tout ce que j`avais sur le coeur depuis plus de 14 ans, même si il le savait déjà...
Kwa senbo
Après sept jours sans se laver
Une fois que le sang a coulé
Et que la lune veut monter,
Sans savon, frottez, nettoyez
Le creux de votre intimité.
Puis dans un récipient versez
L`eau trouble et sale récoltée.
Sept jours durant il faut laisser
La crasse grise se déposer.
Puis la fleur du corossolier
Et noix de muscade ajoutez.
Lors de sept jours encore attendez
Et faire boire à l`être aimé
Curieux liquide macéré.
Avec le reste bien humecter
Votre corps nu en son entier.
Ainsi viendra sans hésiter,
Le soupirant tant désiré
Déposer son cœur à vos pieds.
Alors heureuse, vous vivrez
Comblée et sans jamais manquer
De bonheur et félicité.
Extrait du livre Dlo coucoune de Laurette Mas-Camille.
Tjenbwa pou lanmou, sé an bagay ki toujou la ! Mais fort heureusement, les mentalité changent et l`estime de soi est proné.
#fokousav #laquimboiserie
Man té ni sa pou di zot !
Je commémore avec respect, mais ne compte pas sur moi pour te raconter ce qui se passait dans l`habitation de ces yich kòn. Même en ayant du kaka zié, ou ja sav konpè.
Je ne veux plus que mon histoire se résume à cette époque de déracinement. Malgré ce dépouillement de soi, ils ont laissé des fragments de leurs mémoires.
Mais pour le voir, il faut déjà brûler le champ de canne dans ta tête.
Alors konpè, tu préfères quoi ?
Faire ton woulélé comme un nèg mawon tous les mois de mai, car le maître te l`autorise, puis reprendre le coutelas afin de les aider à rentabiliser leurs champs de canne ?
Ou tu vas prendre leur rhum de merde, puis imbiber tout ton champ avec. Et incendier la plantation pour renaître encore une fois.
Tes aïeuls sont morts pour renaître, mais toi, est ce que tu veux prendre ce chemin ?
Ne crois pas que tu seras tout seul dans cette affaire konpè ! N`oublie pas zansèt pa ka mò.
#fokousav #martinique #guadeloupe #sonjé #commémoration #guyane #africanheritage #caribbean
De nos jours, le tjenbwa a bon dos ! Avant d`accuser untel, regarde d`abord si le trouble ne vient pas de toi, tonnè !
Avoir la capacité de prendre du recul sur ses actes, choix, etc est le meilleur moyen de péter ses chaînes mentales pour mieux solidifier notre société tjerbolizé.
#laquimboiserie #sonje #fokousav #tjenbwa
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