L-Homme-au-Baton

L’homme-au-Bâton

Ernest Pépin
Roman caribéen
Parution 1997

Dans une Guadeloupe tourmentée par le chaos de sa diversité ethnique, sociale et culturelle, au temps des rues obscures les rumeurs devenaient des réalités.
Un jour, la rumeur annonça ” l’Homme-au-Bâton “. Personnage mystérieux, sans visage, sans nom, qui défraya la chronique de nos jours immobiles en nous faisant glisser sous l’écale de la peur.

Partout à la fois, aux quatre coins de notre poussière d’île, invisible et sinistrement présent, il perforait nos femmes en laissant derrière lui un sillage de parole et une kyrielle d’enfants. Dès lors nos imaginaires, riches de toutes les peurs (peur du nègre marron, peur du cyclone, peur de la Soufrière, etc) inventèrent les parades les plus cocasses.”

Mon avis

Lisa, jeune fille irréprochable et étroitement surveillée, se retrouve subitement enceinte à la grande stupéfaction de ses parents. Qui avait osé rafler la virginité de cette pieuse enfant ? Au dire de la jeune fille, le coupable serait l’homme-au-bâton !

Et ce fut à partir de cette révélation que l’île découvrit l’existence de ce mystérieux personnage qui s’introduit en secret la nuit chez de très belles femmes, afin de les violenter et pour certaines, assouvir leurs désirs.

Mensonge ? Réel danger ? Cette figure angoissante défraya les chroniques de la Guadeloupe en 1956. Et donna surtout une effroyable migraine au Préfet. Tandis que les commerçants syriens s’enrichissaient en vendant des culottes invisibles! Oui, invisibles!

Qui est donc L’Homme-au-Bâton qui terrorise cette île ? A cause de ses méfaits, des femmes sont violées et enfantent des monstres. Le sort, provient-il des morts ou d’une association malfaisante entre les vivants et les morts?

En s’inspirant d’un fait divers de 1956, Ernest Pépin brosse ainsi avec humour le portrait de la société Guadeloupéenne des années 60 aux années 90, avec l’essort d’un tourisme canadien à visée purement sexuelles et ses conséquences néfastes sociétales et comportementales. Les rapports conflictuels entre les îles et la métropole à travers le Bumidom et la chasse aux communistes qui rêvent d’indépendance.

Sur fond d’enquête, le lecteur tentera de résoudre le mystère de cet homme sans visage qui troubla l’imaginaire collectif de toutes les couches sociales de la société créole. Mais dans un île chargée d’histoire et de cultures ancestrales, peut on toujours reléguer ce genre de phénomène à l’imaginaire?

Messieurs et dames, chaque peuple a connu, connaît ou connaîtra ses calamités!

L’Inde a d’orageuse moussons qui noient les terres, les gens, le bétail sous une charge d’eau impitoyable et, pour tout dire, maudite!
L’Afrique connaît des invasions de sauterelles voraces.

(…) La Martinique, à peu de mer d’ici, a eu la montagne Pelée!
Nous-mêmes, nous-mêmes, nous avons nos cyclones avec leurs grosses mâchoires de vent fou! Mais malgré ça! On ne pouvait imaginer une calamité comme ça! Une culotte de fidélité !

Si encore ça ne marchait que pour les femmes – et encore, plus souvent que rarement une voisine mariée peu avoir pour toi une petite faiblesse et des parfois personne ne sait qui est le père de qui ! Nul ne sait !
Mais une culotte de fidélité qui empêche les hommes d’honorer leurs maîtresses ! Ah non ! Il n’y a plus qu’à décréter le fin du monde !


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