L'univers védique l'origine du monde

L'univers védique: l'origine du monde et des hommes


Il existe deux grandes versions de la création du monde.

Création par la pensée et le désir

Selon un hymne ancien du Rig-Veda, au commencement il n’y avait qu’un chaos originel symbolisé par l’image d’une eau d’une profondeur insondable. A ce stade il n’y avait ni temps, ni être, ni espace, ni jour, ni nuit, le texte parle de non-être. Seul l’un respirait de son propre élan, sans qu’il y ait de souffle. En dehors de cela, il ,n’existait rien d’autre.

Puis le passage de non-existence à l’existence se produit sans qu’on sache pourquoi. L’Un accède à l’Etre par le pouvoir de la chaleur et se différencie en force masculine et féminine à l’origine de l’univers , puis des dieux. “L’élan spontané était en bas, le Don de soi était en haut”. La formation de l’univers est due à une pensée devenue créatrice par désir. L’origine de la création visible reste cependant ( du moins pour l’homme) une énigme dans cet hymne. Il y a bien un Surveillent suprême, mais on ignore s’il connaît lui-même l’origine de la création.

Dans les Brâhmana, cet acte créateur est précisé. L’Etre apparaît sous la forme d’un œuf qui flotte sur la surface des eaux sans limite. Il désire se dédoubler, s’échauffe et se brise. Les deux coquilles deviennent le ciel et la terre. Dans d’autres passages, il s’accouple avec une entité féminine émanée de lui, tantôt la Parole (Vâc), tantôt l’Aurore (Ushas). De cet acte initial naissent tous les êtres et les choses. Autrement dit, l’Homme est à la fois l’objet offert (victime) et l’objet visé (divinité).

Dans certains textes, cette éclosion primordiale donne naissance à Prajâpati, le Père de tous les êtres, qui s’identifie au monde, au temps et au sacrifice. Il crée par le seul pouvoir de la parole les trois mondes (Terre, Espace, Ciel) , les saisons, les dieux, le premier homme nommé Yama et sa soeur Yamî. Yama engendre une première race humaine qui vit dans un âge d’or: les animaux, les hommes et les dieux parlent le même langage. Mais les choses se dégradent et les dieux créent un déluge pour anéantir tous les hommes. Un seul, Manu, est sauvé des flots grâce à un poisson. Manu, par divers rites, obtient une femme avec qui il a des enfants pour repeupler la terre.

Création par le sacrifice

Une deuxième grande version de la genèse védique présente de façon plus dramatique l’origine du monde dans le démembrement d’un géant primordial, le Purusha, “l’Homme”. Ce géant est tout l’univers: “ce qui est passé, ce qui est à venir”; il fait apparaître les dieux.
Ceux-ci décidèrent d’offrir le premier sacrifice, prototype de tous ceux qui suivront. Ils saisissent donc le Purusha et l’immolent. Les créations particulières émanent successivement de son corps démembré: le beurre nécessaire dans les rituels, les animaux sauvages et domestiques, les éléments liturgiques (les strophes, les mélodies, les formules), les classes sociales (“Sa bouche devint le Brâhmane, le Guérrier fut le produit de ses bras, ses cuisses furent l’Artisan, de ses pieds naquit le Serviteur”), la lune, les soleil, le vent, les dieux Indra et Agni, l’espace, le ciel et la terre.

La création apparaît comme le résultat d’un sacrifice cosmique créateur. “Les dieux sacrifièrent le sacrifice par le sacrifice”.

Similitudes avec la cosmogénèse kamite

Avant le « big bang » de la Création,  il y avait quelque chose…

Bien avant que le Créateur engendre le monde, existait un « monde » inerte, sans vie, sans mort, sans jour ni nuit, sans aucune espèce animale ou florale. C’était une grande étendu d’eau, l’Océan Primordial, le Noun. L’obscurité dominait, et rien n’existait réellement. Mais le Noun n’était pas seul, le Créateur (démiurge) existait déjà. Mais il  demeurait inerte, sans conscience… Le Noun possède donc tous les éléments nécessaires à la vie, au monde nouveau. Encore faut-il tous ces éléments s’organisent et s’éveillent.

Soudainement, le démiurge prend conscience de son existence, puis s’éveille. A ce moment, la vie débute son long périple avec l’apparition du dieu de l’air, Chou, dans le « corps » du démiurge qui se met à parler. Mais la Création n’a toujours pas réellement commencé. Le Noun apparaît à la fois comme le Chaos (un non monde qui sera considéré comme dangereux par les Egyptiens qu’il faut garder à l’écart) et qui contient la vie et l’aide à naître.

 Du Noun, le créateur prend forme en se modelant lui-même. C’est Atoum. De ce « premier dieu », issu de son corps, nait ces premiers enfants : Chou et Tefnout, des jumeaux, un garçon, une fille. Chou est le dieu de l’air et des vents. Il est le « souffle vital ». Cette naissance engendre des conséquences considérables car Chou est la Vie c’est à dire qu’il est la vie en elle-même. Et il est aussi la lumière. Tefnout est la première déesse, le premier être féminin de la Création. Elle est l’épouse de son frère Chou. Elle représente la chaleur du soleil et est une personnification de la Maât.

La Maât apparaît très tôt quand le Créateur prend conscience et commence la mécanique céleste. Maât est une entité métaphysique qui régit l’ordre. Maât est l’Ordre maintenant en équilibre le Bien et la Mal, tient à l’écart le Chaos. Car pour les Egyptiens, le Bien et le Mal sont indissociables, l’un ne pouvant exister et prospérer sans l’autre. Ainsi la machine cosmique se met en branle. La première terre va peu à peu se former et émerger de l’océan primordial. Mais encore faut-il que la lumière jaillisse dans le ciel…

Alors que la première terre sort du Noun, il n’y a ni ciel, ni air, ni terre. D’Atoum va sortir le soleil qui deviendra plus tard Rê, le dieu solaire. De Chou et Tefnout, deux nouveaux enfants naissent : Ged, la Terre, Nout, le Ciel. Mais Rê, le soleil, ne peut pas bouger normalement. Alors, Atoum ordonne la séparation du ciel et de la barque pour permettre la course solaire. Ainsi nait le jour et la nuit. Mais pour garantir l’équilibre et l’Ordre cosmique, Atoum ordonne à Chou de maintenir séparer la Terre (Geb) et le Ciel (Nout). L’Univers était alors créé… Et peu à peu, le Noun se fait reléguer en dehors du nouveau monde naissant.

Mais revenons un peu en arrière. L’œuf primordial apparaît à la surface du Noun. De lui sort le soleil qui deviendra Rê… Il peut alors s’élever au-dessus du Noun. Mais si le soleil apparaît bel et bien, comme nous l’avons vu plus haut, il reste prisonnier d’un espace réduit et ne peut accomplir sa mission. Il faudra attendre une supplique du soleil pour que le démiurge agisse.

Alors que la terre se forme, que l’Univers existe, que la Vie se met en place, apparaissent l’Homme et les êtres vivants…

Conclusion

Nous pouvons constater des grandes similitudes entre l’univers védique et kamite. Peut on suggérer l’influence de la cosmogénèse kamite sur les fondements de l’hindouisme ?

Sources:
-L’hindouisme d’Alexandre Astier
-La cosmogénèse kamite de Niousséré K. Omotunde


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