
Les Maîtres, les plus cruels qui soient sur la terre
Malheureusement pour les noirs, tous les jours n’étaient pas fêtes et la vie d’esclave était souvent un enfer. C’est que les châtiments pleuvaient à la moindre faute.
Le fouet était l’agent principal du régime colonial esclavagiste. A l’origine, le nombre de coups n’était pas limité. En 1685 le Code Noir réglementa les punitions car se signalaient déjà les abus et sévices de beaucoup de maîtres. Mais là encore les recommandations officielles ne furent pas suivies. La limite fut fixée à 29 coups. Mais en 1786, il sera interdit plus de 50 coups.
En 1712, l’Intendant Phélypeaux écrit au ministre:
“L’avarice et la cruauté des maîtres sont extrêmes envers leurs esclaves; loin de les nourrir, conformément à l’ordonnance du roi, ils les font périr de faim et les assomment de coups. Cela n’est rien.
Lorsqu’un habitant à perdu par mortalité des bestiaux ou souffert autres dommages, il attribue tout à ses nègres. Pour leur faire avouer qu’ils sont empoisonneurs ou sorciers quelques habitant donnent précisément chez eux la question réitéré jusqu’à quatre ou cinq jours mais question si cruelle que Phalaris, Busiris et les plus déterminés tyrans ne l’ont point imaginé.”
Et l’Intendant donnait quelques détails sur la cruauté sadique des maîtres et sur les châtiments qu’ils inventaient:
“Le patient nu est attaché à un pieu proche d’une fourmilière et l’ayant un peu frotté de sucre on lui verse à la cuillerées réitérées des fourmis depuis le crâne jusqu’à la plante des pieds, les faisant soigneusement entrer dans tous les trous du corps… A d’autre on fait chauffer rouges des lattes de fer et on les applique bien attachées sur la plante des pieds, aux chevilles et au-dessus du coup de pied que ces bourreaux rafraîchissent d’heure en heure.
Tout ce que j’écris ici est sur le rapport des commissaires du Conseil. J’ignore quel remède on peut y apporter n’ayant ni autorité ni force pour cela. Le mal est très étendu et plusieurs de nos habitants sont les plus méchants , les plus cruels qui soient sur la terre.”
Le deuxième personnage de l’île avouait son impuissance! Et de fait ni avertissements, ni ordonnances, ni menaces ne purent arrêter les maîtres.
La gamme des châtiments était très étendue, car les maîtres et leurs économes avaient l’imagination fertile dans ce domaine.
Les plus courantes étaient:
-les quatre piquets: le patient est attaché par les membres à des piquets pour recevoir le fouet;
-l’échelle: même supplice en attachant le patient sur une échelle;
-le hamac: on les suspendait par les quatre membres;
-la brimballe: il était suspendu seulement par les mains; parfois le fouet était remplacé par la rigoise, sorte de cravache en nerf de bœuf.
-les ceps: fers aux pieds et aux mains;
-la barre: poutre placée à l’extrémité du lit et percée de trous on l’on enferme une jambe ou les deux à la hauteur de la cheville;
-le collier de fer, surmonté parfois d’une croix de Saint-André dont les deux bras d’en haut dépassent leur tête d’environ soixante centimètres pour les empêcher de s’enfuir dans les bois,
-le carcan autour du cou et sur la bouche un bâillon fritté de piment;
-“brûler un peu de poudre au cul d’un nègre”, c’est le remplir de poudre au bon endroit et l’allumer.
Dessales écrit: Il existe des maîtres qui, non contents des genres de torture connus, les inventent encore pour faire souffrir leurs esclaves en quelque sorte plus voluptueusement à leur gré.
Et il cite le cas, en 1776, de cette Habitation de Trinité qui faisait presque tous les jours avaler un monceau de crachats les plus sales de tout un atelier de nègres avait vomis pendant un certain temps…
Le Code Noir de Louis XIV officialisait cette barbarie tout en essayant de la réglementer.
Citons quelques articles du Code : Art 42: Pourront seulement les maîtres, lorsqu’ils croiront que leurs esclaves l’auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou cordes. Leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation des membres, à peine de confiscation des esclaves et d’être procédé contre les maîtres extraordinairement.
Le nombre de coups de fouet était laissé à la discrétion des maîtres. Ceux-ci était assurés de l’impunité car, écrit Dessales, “personne ne se soucie d’être le dénonciateur de son voisin et il est si dangereux de laisser les nègres porter plainte contre leurs maîtres.
Certains pourraient penser qu’avec le temps et l’évolution des mentalités, la cruautés des maîtres s’atténuerait. Il n’en fut rien. Trois ans avant l’abolition de l’esclavage de 1848, la loi Mackau réglementait encore l’usage du fouet. Et en 1847, il y eut une liste interminable de sévices d’une sauvagerie inouïe qui entraînèrent des procès dont les maîtres sortaient acquittés ou frappés de peines légères. Jamais un maître ne fut condamné à de lourdes peines pour avoir mutilé ou tué ses nègres.
Source:
–Histoire de la Martinique, des Arawaks à 1848 Tome 1 du Pr Armand Nicolas
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Les contes et légendes font partie de notre tradition orale. Mais connaissons nous vraiment l'étendue des dégâts provoquée par la christianisation ? Il faudrait sans doute revisiter certains de nos contes...
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Petite introduction à notre médecine traditionnelle antillaise afin de valoriser notre héritage. Bien évidemment, cela peut différer selon les îles car les Antilles ne se résument pas qu'aux îles colonisées par la Fwans.
Si vous avez un lopin de terre, plantez et cessez de faire la guerre aux mauvaises herbes. Les mauvaise herbes comme ils disent sont essentiels dans notre pharmacopée !
Et si vous connaissez un guérisseur, tendez bien l'oreille pour enregistrer ses secrets pour que la transmission perdure. Notre avenir est dans notre jardin karayib !
Un grand merci aux travaux de Christiane Bougerol qui a enquêté sur nos us et coutumes afin de les préserver🌺.
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J'ai écrit ce texte il y a quelques mois quand j'ai commencé à apprendre les chansons de la prière dyo. Une longue et vibrante prière qui relate notre histoire avec son lot de souffrance mais aussi d'espoir.
On cherche ailleurs alors que tout est là devant nous et en nous. Sonjé, yo lé wè'w touni an tèt !
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Save the date !
Vous êtes de plus en plus nombreux à me reclamer un live pour expliquer mon parcours spirituel et surtout mon affinité avec le vodu haïtien.
Comme dit certains : pourquoi le vodu haïtien ? En 2023, les gens sont toujours choqués mais bon dapré yo hein 🤣.
Du coup, je ne peux plus faire la sauvage qui disait awa 😅. Faut bien que j'ouvre un peu ma bouche afin de mieux partager car en verité notre transmission est orale.
À vendredi 🌺
Je ne pouvais plus hurler haut et fort qu'il fallait dédiaboliser nos pratiques ancestrales, renouer avec nos ancêtres, renouer avec notre histoire caribéenne, etc sans m'initier dans le vodu haïtien.
Même si je faisais un travail de pédagogie, je me sentais de moins en moins légitime car je n'étais pas intiée... oui j'avais un autel, etc mais je n'avais encore vécu le nannan des choses. Du concret, du palpable, bref man viv li !
Merci Manbo Rosmy de m'avoir permis d'accéder au grade d'hounsi. Prochaine étape Haïti mais man poko paré 😅. En tout cas avec du recul, c'est là que je comprends mieux le pourquoi du comment de mon cheminement.
Les signes étaient déjà là, c'est juste que je n'avais pas encore la connaissance pour les comprendre. À l'heure d'aujourd'hui, je ne peux pas dire que les lwa n'existent pas, awa ! Et je ne peux plus me cacher.
Ayibobo
Les susceptibles comme la plante marie honte, ne perdez pas votre temps à vous emporter en commentaire ou en DM. Mwen san fouté car de temps en temps, il faut savoir prendre du recul et accepter nos défauts pour mieux avancer. La vie paradisiaque sous les cocotiers est une illusion pour bon nombre d'entre nous. Oui oui, c'est une realité même si certains trompent les makrel avec l'audi ou en paradant dans les soirées.
Bien entendu, je vois de loin ceux qui vont dire ki sa nou pé fè ? Depuis le temps que les gens en parlent et c'est maintenant que tu te poses la question ? Srx ? Tu vas au sud de l'île sans y voir le problème ? Tjip !
Bref man té ni sa pou di zot. Moi même là je vais lâcher prise lors de ma retraite spirituelle tant souhaitée. En espérant, que mes aïeux pourront plus facilement venir me voir pour enfin me communiquer la recette du parfum attrape un job afin d'aider Math la galère 🥴.
PS : les témoignages sont réels, j'ai juste changé le nom de certains surtout celui de Sonia la DRH, an bwabwa ki la (ou pa kontan ? Mwen san fouté !)
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Les milans du voisinage m'ont rapporté le gros cancan entre un jeune homme et son beau-père suite à un hématome cérébral de la mère..
Les mauvaises langues disaient que c'était parceque la tête de brave femme tapait trop souvent blo contre la tête de lit 🤣. Pour sûr, malgré les saignement dans la calbèche et les avertissements du neurologue, la dame ne voulait surtout pas arrêter son commerce avec son jeune et vigoureux époux. Hanhan piès !
"Mourir dans l'évanouissement de félicité de koko et de langue est la meilleure mort tonnè !" Disait elle à ses copines sur le parvis de l'église.
Pendant ce temps, le bruit dérangeait le sommeil du fils dans la chambre avoisinante qui malheureusement devait se battre entre une bande pas catholique ou un gwo pléré...
Sé mwen ki ka manjé lanbi manman'w disponible sur le site (lien dans ma bio) et en Podcast (Parole d'une commère caribéenne) sur Spotify, Soudcloud, Deezer, Amazon music.
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Je vous souhaite de bonnes vacances de Carnaval 🥳.
Je vous donne rdv à partir du 6 mars, le temps pour moi de souffler un peu et de préparer bien comme il faut la suite de mes projets.
Le réapprovisionnement des livres surtout de Sé vis ki est en cours. En attendant vous pouvez réserver votre exemplaire en précommande sur le site (lien dans ma bio). Et même découvrir le pouvoir mystique des plantes, disponible en Pdf sur le site.
Prochain podcast : Sé mwen ki ka manjé lanbi manman'w
Prochain livre : Les mystères occultes des îles, deuxième partie
Et après plus de 4 ans, j'ai décidé de faire occasionnellement des lives sur instagram. Mais occasionnellement hein ! Faut que je me déride un peu 😅.
Bisous
@yummymq est une amoureuse d’écriture épicée qui s’est retrouvée dans le faitout des mots lors de sa rencontre avec la scène slam de l’île. Elle aime mettre son grain de sel dans l’expression de la sensualité, et du miel dans celle de la sexualité. Dans le présent ouvrage elle s’essayera à la romance en restant fidèle à son premier amour, Le slam.
Elle vous plongera donc sans aucune discrétion et lubrifiant dans les tourments d’amour et de passion de Mél. Comme des voyeurs vous partagerez sa soif du désir jouissif, mais aussi sa descente dans les abysses de la dépendance.
@heritage_des_iles est le rêve du poto mitan d'une famille. Une mère qui a su partager et transmettre sa passion pour les plantes et la terre à ses enfants. Maintenant ses héritiers ont pour mission de créer un rituel autour de la tisane pour vous faire profiter des vertus des plantes de la Caraïbe au quotidien. Sur leur site, il propose toute une gamme de tisanes péyi dont ma préférée la Tisane Peyi Kayali Merise (atoumo, menthe, basilic et merise).
Résultat ce dimanche . Bonne chance 🌺.
#jeuconcours
À travers un écrit, Jonathan Soubarapa pratiquant de l'hindouisme en Guadeloupe partage avec nous quelques bases sur sa spiritualité ainsi que son expérience personnelle.
Si vous êtes curieux de découvrir cette antique spiritualité du continent Indien qui mérite amplement notre attention, n'hésitez pas à lire : Quelques notions de l'hindouisme aux Antilles sur le site lafleurcurieuse.fr (lien dans ma bio).
"Les Monsamy, les Manoutchy, les Pandrayen ou les Virassanin, tout ce peuple d’Indiens qui s’échinaient dans le nord du pays au profit des richissimes planteurs blancs, n’avaient plus souvenance de rien. La langue, les rites, les dieux, les chansons n’avaient été conservés que par une poignée de savants et de prêtres car en venant de ce côté-ci du monde, après avoir traversé deux océans, la mémoire n’était plus qu’un grand trou noir. Une souffrance insondable.
Et ici, dans ce pays-là, il avait fallu affronter de nouvelles épreuves. Le dur travail de la canne à sucre, le mépris des Blancs, le crachat des noirs, l’indifférence des mulâtres. […] Il avait fallu survivre dans toute cette dévalée de fléaux et le peuple indien, devenu couli, avait survécu. Il avait redressé la tête et demandait honneur et respect. […] »
Extrait du roman La Vierge du grand retour de Raphaël Confiant
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