
La mémoire de l’esclavage dans l’élaboration des fétiches au Bénin
Le fétiche est un dieu-objet. Sa concrétisation obéit à un rituel bien précis, visant à d’abord offrir une base solide, puis à attirer l’entité divine, enfin à l’activer par la nourriture. Toute fabrication d’un fétiche est prescrite par une autorité religieuse (bokonon, fazoumè, etc) ou suscitée par un évènement interprété. Chaque fois, la matière est transformée par les mains de l’homme, pénétré par la sagesse divine, muni de paroles, de gestes et de suites d’actions qui font passer cette entité du profane au sacré.
Les dieux vaudous sont des dieux de pleine terre, et en eux se mêlent et se rassemblent des éléments empruntés aux trois règnes animal, végétal et minéral : calebasse, écorce, perle, craie, excréments, sable, canari, eau lustrale, plumes, ossements d’animaux (éléphant, léopard, chat, chien, hyène, crocodile…), etc.
La mémoire de l’esclavage n’est pas loin dans le choix des symboles utilisés au cours de cette confection (chaînes enserrant l’objet, cadenas, entraves, tout type de ligotage, en réalité). Cette commémoration ferait les délices d’un psychanalyste se penchant sur de telles créations magico-religieuses.
La charge est souvent effrayante, gluante, saignante, méchante car elle témoigne de la peur du malade qui est venu consulter et pour qui elle a été confectionnée. Une peur vivace dans la mémoire du vodoun qui n’a rien gommé du trauma originel qui fonde toujours l’Afrique moderne : la traite des esclaves.
Et si le navire négrier est souvent présent dans les fétiches et les cultes, revisité dans la pirogue de Mami Wata ou la navette du tisserand, c’est que la tradition orale continue à tisser inlassablement les fils de la parole de ce douloureux souvenir.
Plus jamais ça ! Si par mégarde le quidam venait à l’oublier, la multitude de chaînes et de cadenas, couverts du sang des libations des victimes expiatoires, aurait vite fait de rappeler à l’ordre l’incrédule.
Jean-Jacques Mandel
Source:
–Vaudou : l’homme, la nature et les dieux de Phillipe Charlier
Vous aimerez aussi

La sorcellerie aux Antilles

Le Vaudou en Afrique

La société secrète initiatique Zangbeto

Nos superstitions comme vous dites sont notre résistance à l’acculturation!

L’Iboga, l’arbre miraculeux chez les Mistsogho

La Toussaint aux Antilles
Mon Instagram
01 Mai Fèt Kouzen Zaka !
Ce mois de Mai sera marqué par l`énergie d`Azaka Médé aka Kouzen Zaka qui représente l`énergie de la Terre. Témoin du métissage entre les spiritualités ancestrales africaines et la spiritualité karayib.
Même par rapport aux astres, nous entrons dans une phase où les portes s`ouvriront par la volonté, l`action et la discipline. Le temps du recul et de l`introspection est terminé. Maintenant il faut agir et pour cela rien de mieux que de planter les bonnes graines.
É wi ou pé pa planté, rékolté é manjé menm jou-a ! Pou sa fok-ou alaso ! À l`assaut pou trapé sa ou lé trapé. Matérialiser les prouesses de ton esprit par l`énergie de la terre.
Alaso ☘️
#fokousav #kouzenzaka
Il ne faut pas croire que la Sirène diamant 💎 est une juste une sirène qui minaude sur son rocher et quu va te bailler de la chance. Awa, comme l`océan il faut descendre dans les profondeurs pour bien comprendre l`essence de son énergie.
Ce lwa est la personnification du charme et des richesses de la mer : c`est à dire l`énergie vitale, la guérison mystique dans tous les domaines de la vie quotidienne. C`est également une énergie pour développer l`intuition/observation. Pouvoirs vivifiante demeurant dans le subconscient.
N`oubliez pas le charme s`opère par l`observation💙
Manbo la Sirène nous enseigne donc la transformation intérieur et le pouvoir de l`intuition. Pour cela il faudra plonger dans les profondeurs de sa propre personne afin de découvrir le pouvoir transformateur qui réside en nous.
Ayibobo
#fokousav #vaudou
Laissez un commentaire