
Du rififi chez les fils de la veuve
Raphaël Confiant
Roman caribéen polar
Parution en 2012
“Jack Teddyson, le très déjanté détective de Foyal, en l’île de la Martinique, mène l’enquête dans le monde de la franc-maçonnerie. Une jeune femme saint-lucienne, Jessie, a été retrouvée assassinée de la plus horrible manière (dix-sept coups de couteau et les seins sectionnés) au domicile d’un couple de retraités mulâtres, Benoît Delmont et Joseph Lafontant. Ce dernier s’est spontanément accusé du meurtre de celle qui fut leur servante des années durant avant de devenir la concubine de Delmont et a écopé de quinze ans de prison. Cela sans jamais expliquer son geste que les psychiatres et la presse mirent sur le coup d’une folie furieuse.
Trois mystérieux individus, qui se révéleront être des francs-maçons, vont chercher à relancer l’enquête en sollicitant les services de Teddyson. Ils ne croient pas du tout en la culpabilité de leur frère de la loge “Liberté et Justice” à laquelle appartient également Benoît Delmont et veulent démasquer le ou les vrai(s) coupable(s). Au centre de l’affaire, un terrain agricole situé en pleine zone urbanisable que ce même Delmont, le propriétaire, et ses associés du holding “L’Immobilière des îles”, notamment Julius Audibert, PDG de l’hypermarché “Cash-Market”, cherchent à faire déclasser alors qu’il est squatté et mis en culture par des immigrés saint-luciens.
Plongée dans un univers où rituels ésotériques et vénération du “Grand Architecte de l’Univers”, culte de la Raison et de la Justice, côtoient les intérêts matériels les plus sordides, ce roman policier nous dévoile une facette cachée de la Martinique, trop souvent assimilée à un paradis insulaire.”
Entrevue avec l’auteur
De Potomitan
Pour votre deuxième polar, votre détective privé Jack Teddyson, enquête dans le milieu de la franc-maçonnerie martiniquaise, pourquoi un tel choix?
R. CONFIANT: Pratiquement aucun ouvrage de fiction martiniquais ne s’est intéressé jusqu’à présent à ce milieu, ce qui est un peu étrange étant donné le poids important de la franc-maçonnerie dans la société martiniquaise et cela dès le XIXe siècle. Dans le Saint-Pierre d’avant l’éruption de la montagne Pelée, par exemple, les loges maçonniques exerçaient une forte influence, occulte évidemment, dans tous les secteurs de la société, en particulier ceux de la politique et de l’économie. Les deux ethno-groupes dominants de cette époque, les Blancs créoles et les mulâtres, avaient chacun leurs loges.
Ne serait-ce pas précisément ce côté occulte, voire opaque, qui a dissuadé les écrivains de prendre la franc-maçonnerie pour cadre de leurs récits? Comment avez-vous procédé? Êtes-vous un «Fils de la Veuve»?
Pas du tout! Je ne suis membre d’aucune confrérie maçonnique et aucun maçon ne m’a approché à ce jour pour tenter de m’y faire adhérer. Sans doute parce que je suis quelqu’un qui agit trop à visage découvert… Mais fort heureusement, j’ai des amis maçons auxquels j’ai pu soutirer, non sans mal à vrai dire, des informations précieuses. Sinon j’ai beaucoup lu tant sur la franc-maçonnerie martiniquaise que sur celles d’autres pays tels que la France et l’Angleterre. J’ai eu du mal au début à pénétrer dans les arcanes de ce milieu très fermé comme chacun sait, à comprendre leurs rituels ou leurs formules ésotériques, mais au fils du temps, tout cela a fini par me devenir familier.
Dans votre polar, «Du rififi chez les fils de la Veuve», deux vieux garçons franc-maçons cohabitent depuis des années, l’un Belmont étant un coureur de jupons, l’autre, Lafontant, un homme réservé, jusqu’au jour où leur servante, Jessie, est retrouvée assassinée dans leur appartement…
Sans trop déflorer l’histoire, disons que Lafontant va s’accuser du meurtre de la jeune femme et sera condamné à quinze années de prison. Les experts psychiatres concluront à une crise de folie inexpliquée d’autant que Jessie a été non seulement lardée de dix-sept coups de couteau, mais elle a eu aussi les seins sectionnés. L’affaire semblait donc close quand mon détective, Jack Teddyson sera contacté par de mystérieux commanditaires qui lui demanderont de reprendre l’enquête, persuadés qu’ils sont que Lafontant est innocent.
Et ils lui demanderont d’investiguer au sein de la loge dont Belmont et Lafontant sont membres?
Exactement! Teddyson doit alors se faire passer pour un maçon ayant longtemps vécu en Angleterre et rentré récemment à la Martinique pour pouvoir être admis dans leur loge. L’intéressant dans tout ça, c’est que durant une bonne partie de l’enquête notre détective privé ne saura pas qui sont les commanditaires de celle-ci tout en se doutant bien qu’ils sont membres de ladite loge et qu’il les côtoient donc à chaque «tenue». «Tenue» étant le mot utilisé par les maçons pour désigner leurs réunions. Régulièrement, ces commanditaires, toujours masqués lorsqu’ils rencontrent Teddyson, et cela dans des lieux insolites comme le cimetière des riches à Fort-de-France, cela à minuit, lui demanderont de faire le point sur l’état d’avancement de l’enquête et lui paieront des honoraires.
On retrouve dans ce deuxième polar des personnages déjà présents dans votre premier polar, «Citoyens au-dessus de tout soupçon»: Francelise, la compagne du détective Teddyson, qui cherche à tout prix à se faire épouser par lui, l’inspecteur Maxence du commissariat central de Fort-de-France, grand ami de Teddyson, qui lui fournit de temps à autre des tuyaux etc…A quoi renvoie un tel choix?
Dans mes romans classiques, je suis habitué à mettre en scène des personnages récurrents. J’ai donc repris la même technique dans mes romans policiers. Cela a pour effet de fidéliser le lecteur qui, en rencontrant un personnage qu’il connaît déjà, le découvre sous d’autres facettes, s’attache à lui ou le déteste. Cela crée une sorte de familiarité et renforce la nécessaire illusion romanesque sans laquelle aucun texte littéraire n’est crédible.
Ne craignez-vous pas qu’on vous fasse le reproche de misogynie ou d’érotomanie? Il y a une vision de la gent féminine assez acerbe dans vos polars et quelques scènes que des esprits pudiques pourraient trouver trop érotiques.
Je n’écris ni pour les enfants de douze ans ni pour les vierges effarouchées. Mon héros, Jack Teddyson, est quelqu’un d’assez déjanté, loufoque même par moment, qui, tout en aimant les femmes, éprouve la plus grande méfiance à leur endroit. Mais quand on lit attentivement, on se rend compte qu’il est souvent manipulé ou mené par le bout du nez alors même qu’il s’affiche en tant que macho. Toutefois, il y a dans «Du rififi chez les fils de la Veuve», un portrait de femme, celle de Jessie, la servante assassinée, qui devrait adoucir les critiques des féministes à mon endroit. Ha-ha-ha!…
L’humour justement est présent quasiment à chaque page de votre polar. Cherchez-vous à créer une forme de polar inédite, le polar hilarant?
Non, je cherche à créer une forme de polar à la créole, c’est-à-dire avec tout le côté chaotique, cacophonique, contradictoire, exubérant, implacable et tendre à la fois de la vie créole. Je crois que quel que soit le genre littéraire choisi, un écrivain antillais se doit de le nativiser, de le créoliser, sinon il s’expose à faire du duplicata littéraire.
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Oui je sais que l`insolence marche fort avec moi. Néanmoins, je pense qu`il y a des choses à dire dans cette effervescence, nou sé di tout moun ka tounen bwabwa mèm.
Surtout qu`après cette période nous tombons dans le carnaval...toujou adan an lafèt pou fè nou domi. Nous pouvons fêter mais en conscience ! Nou pa dé mouton ébé bondié !
Si ça pique pour toi, poses toi les bonnes questions au lieu de t`envoyer monter en commentaire. Garde cette énergie pour quelque chose de concret pour ta personne.
Nous sommes forts pour ouvrir nos bouches pour nous plaindre, etc mais en réalité sé pa ayen nou ka fè. Nous attendons sur les politiciens pourquoi faire ? Ga léta nou toujou tjip !
Man té ni sa pou di zot
#martinique #noël #fokousav
L`année dernière, j`avais dû mal à m`exprimer et construire un discours. Il m`a fallu un gros travail sur moi même pour débloquer le chakra de la gorge.
En effet, je ne pouvais pas uniquement transmettre la tradition orale par écrit...je devais apprendre à parler au lieu de me cacher derrière l`écriture. Bagay-la pa té fasil sieuuu.
Maintenant, je parle comme une pipelette. Et si de temps en temps ma langue dérape, ce n`est pas grave. Mon nouveau challenge sera de construire mon discours sans mes notes. Fout man ni travay pou fè, mé man ké rivé.
N`oubliez pas que les fondations de notre être sont nos ancêtres. Ce n`est pas que mamie et papi.. avant eux et après vous, il y a toute une lignée. Avant même la cale du bateau, il y avait déjà une histoire qui d`ailleurs coule toujours dans nos veines.
Zot enmen ouvè bouch zot pou di zansèt pa ka mò mé ki sa ou ka fè ba yo ? Quand tu es dans le caca chien, qui d`après toi sera mieux placé pour te sortir de là ? Qui connait bien tous les traumatismes, sequelles, tjok et j`en passe que tu as herité ?
Sé yo !
Il ne faut pas venir témoigner le dimanche au temple pour dire "mon grand oncle est venu me conseiller en songe et il m`a demandé de l`alcool, c`est forcément le diable déguisé ".
Ne vous cachez pas derrière ces inepties car vous avez peur. D`ailleurs tu as peur de quoi? De ton ancêtre qui s`est battu pour sa descendance ? Pour que tu sois là à faire des macaqueries ?
Avant que Jezikri debarque dans nos foyers, nos aïeux avaient leurs pratiques et coutumes ! La traite négrière n`est qu`un chapitre de ton linéage. Donc forcément, quand ils vont venir te voir, ils ne vont pas te demander d`aller prier Jezikri et de boire de l`eau benite, tjip awa.
Certes, il y aura toujours des menteurs, voleurs et j`en passe dans notre lignée. Mais est ce pour autant qu`il faut condamner ton linéage pour cela ?
Sonjé pa fè chichi épi limen limiè ba yo pou koumansé 🙌🏼
#fokousav #sonjé #caraïbe
Ma mère : Manzel Valérie, ki sa ou ka fè ? Tu ne sens pas que le cimetière empeste à cause ton dlo sosié ?! Et pourquoi des bougies noires ? Seigneur Dieu ! Enfin bon, balance un peu devant les tombes que je te montre, ils aimaient le rhum. Mais si on croise des gens que nous connaissons, cache tes affaires ! Et ne fume pas ton cigare devant eux, Seigneur Dieu !
Moi, an fon tjè mwen : Mi sé sa 🤣
#toussaint #vodu #martinique
#sonjé #caraïbes #kwasenbo
Beaucoup me disent, j`ai peur de les honorer et que plus tard, je deviens le larbin de mes défunts.
Quand tu demandes un bon repas à maman, et que pendant qu`elle prépare ton manjé, rechignes tu à aller acheter la baguette de pain si elle te le demande ?
C`est la même chose avec eux. On veut être guidé, on veut des réponses, une reconnection à son nannan, des solutions pour notre quotidien mais on ne veut rien faire...awa sé pa kon sa ! Alors qu`eux ont œuvré tant bien que mal pour que tu sois là à ce moment précis.
Il ne faut pas oublier qu`ils sont morts, yo ja viv sé wou ki adan kaka-a...Néanmoins yo bizwen`w aussi. Donne leur la force, ils te donneront le centuple.
Le pdf est disponible sur le site (lien dans ma bio)
#fokousav #laquimboiserie #kwasenbo #pdf #ebook #toussaint
J`ose espérer qu`après lecture, certains d`entre vous arrêteront de m`envoyer des paypal en mode "stp confectionne un pour moi"🧐.
J`aime la vakabonajeri, d`ailleurs la mienne mais je ne vais pas participer à celle des autres. Mon karma est déjà assez lourd avec mes manières ochan 🤭
C`est pour cela que je partage avec vous l`histoire de Marie-Bernard, la maîtresse qui a voulu prendre la première place ayayayay !
Ploumploum volé nonm moun-lan disponible sur le site (lien dans ma bio) et sur Spotify, Soundcloud, Deezer, etc (lien da ma bio) via la chaîne Parole d`une commère caribéenne.
Enjoy it ❤️🔥
Magnifique illustration de @confluence_art_studio
#martinique #parfum #lanmou #amour #caraïbe #podcast #séviskini #contespéyi
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