Chair Piment
Gisèle Pineau
Roman caribéen
Parution en 2004
” Elle s’ouvrait. Se cabrait. Se laissait tourner et retourner, pénétrer… En redemandait. Voulait les sentir, durs, en elle… Ils entraient en elle, gratis, tâtaient sa chair, goûtaient sa peau. Fallait qu’elle soit prise. Possédée. Traversée, sans paroles, par des sexes d’hommes. Ça la prenait, comme ça, comme une fièvre. À ces moments-là, elle ne gouvernait plus son corps. Elle consommait du sexe, le sexe dressé des hommes. En redemandait. En rêvait parfois. Et se réveillait en sursaut, au milieu de ses nuits, avec l’envie d’un corps d’homme ajusté au sien. Fallait qu’elle soit prise, possédée, traversée…”
Mon avis
Mina est une adulte de 35 ans tourmenté par son passé. Le fantôme de sa soeur Rosalia, la brûlée vient lui rendre visite et la plonge dans les souvenirs de son enfance en Guadeloupe. Afin d’y échapper et de combler sa solitude et tristesse, elle donne son corps aux hommes encore et encore. L’auteur nous livre sans fard l’enfance de Rosalia et Mina au morne calvaire à Piment. Filles de Melchior Montério et de Médée , elles se retrouveront au milieu d’un drame familial provoqué par la sorcellerie des gadé-zafè dont Mina est l’une des survivante. Ne pouvant plus vivre avec un vide, elle retournera enfin sur son île pour comprendre son héritage et renouer avec le passé jonché de mystère obscure.
Ce roman décrit parfaitement la nostalgie du pays natal, le poids des souvenirs familiaux, l’amour et la jalousie. Les secrets de famille emmêlés avec des forces obscures qui rongent les générations surtout aux Antilles. Gisèle Pineau n’a rien à envier la grande Maryse Condé. Son ouvrage mérite qu’on le dévore sans détour.
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