
Les boucles d’oreilles de Béhanzin
Man Fortuna était une brave femme qui combattait férocement la misère de la vie. Elle était tantôt cuisinière, jardinière, nourrice, ménagère et couturière afin de gagner le diri-pwa-rouj de sa famille. La malheureuse élevait tant bien que mal ses six enfants issues d’unions différentes. Tous les jours, elle maudissait ces pères fantômes qui avaient semé sans se soucier de la récolte.
De temps en temps, lorsqu’elle croisait un géniteur, elle n’hésitait pas à péter un désordre au mitan de la rue afin de lui rappeler son devoir de père ! Oui, Man Fortuna était épuisée face à l’irresponsabilité de ces isalop !
Chaque petite pièce de côté était destinée à l’éducation de ses enfants. Il lui restait peu pour renouveler sa garde-robe ou pour s’offrir un beau bijou en or. Pourtant, Man Fortuna n’avait pas de grand goût comme les femmes de la ville, mais depuis son jeune âge elle rêvait de posséder de belle boucle d’oreille pomme cannelle. De ce fait, elle avait patiemment économisé, quitte à manger quotidiennement du fruit à pain, à accepter plus d’ouvrages en couture malgré ses nombreuses tâches ménagères.
Le bien-être de ses enfants passait avant ses désirs, mais elle espérait qu’au bout de quelques mois de sacrifice, elle serait capable d’acheter ses fameuses boucles d’oreilles pour parader lors de la fête communale. Pour une fois, elle voulait scintiller tout comme ses voisines.
Ses commères avaient eu l’honneur d’hériter de leurs aïeuls qui avaient économisé toute leur vie pour s’offrir des bijoux en or malgré la méchanceté de l’esclavage. Tandis que Man Fortuna fut élevée par une méchante tante qui lui laissa une petite case désossée par les cyclones et un lopin de terre ingrat. Malgré tout, elle lui était reconnaissante car elle était propriétaire de son terrain.
Lors d’une nuit étoilée, Man Fortuna quitta tardivement la demeure de Mme Léontine. La couturière avait passé sa soirée à ajuster encore et encore la robe de sa cliente pour le baptême de son petit-fils. Sans lumière, elle suivit un petit sentier qui sillonnait les bois afin de rentrer rapidement. La mère n’était pas inquiète pour sa progéniture, car elle savait que son fils aîné était un enfant responsable qui pouvait s’occuper de ses frères et sœurs pendant son absence.
Néanmoins, elle pressait le pas pour ne pas être incommodée par les esprits qui rôdaient dans les parages. Elle serrait fermement sa petite croix en bois bénite par Mr le curé. Et psalmodiait quelques prières pour éviter toute mauvaise rencontre. Après une demi-heure de marche sans encombre dans l’épaisse végétation, Man Fortuna entendit un léger murmure. Puis elle entendit distinctement un appel à l’aide.
Ne voulant pas faire commerce avec les zombis, elle releva sa robe rapiécée pour mieux courir. Mais durant sa folle course, elle entendit :
-Noble dame, miséricorde, aidez-moi.
Aussitôt, la couturière s’arrêta flap et scrutât les alentours, car les zombis n’étaient pas du genre à jeter du bon français dans les oreilles des gens comme ça han ! Elle rebroussa avec précaution son chemin en direction de la voix. Man Fortuna dû dévier du sentier pour s’enfoncer dans les ténèbres des bois. Au bout de quelques minutes de marche, elle découvrit avec stupéfaction une ombre étendue à terre.
-Tjip, encore un dorlis qui cherche sa peau hon ! Dit-elle énervée d’avoir rebroussé son chemin pour une mauvaiseté.
-Noble dame, man pa an dowlis.
-Ki moun ou yé han ?
-Je suis Béhanzin, le roi du royaume du Dahomey.
-Pa konèt.
-A vrai dire mon identité n’a pas d’importance. Je suis à la recherche de ma pipe, pouvez-vous m’aider ?
-Mussieu Bézinzin, j’ai peut-être un peu de mal à écrire et à lire mais je ne suis pas assez couillonne pour aider une ombre étendue à terre, tjip !
-Dans ce cas, écoutez mon histoire avant de prendre une décision.
-Patat’sa, mussieu je dois cuire le fruit à pain de mes enfants han.
-Woy, asé palé épi kouté !
Sans aucune parole, Man Fortuna accepta d’écouter l’histoire du roi couché à terre.
Yékrik !
Le roi Behanzin lui conta sa vie au royaume du Dahomey. Entre empoisonnement, sorcellerie et complot, il réussit à être consacré roi à l’âge de 45 ans au cours d’une fastueuse cérémonie sous l’œil bienveillante des divinités. Cette position lui conféra de nombreux pouvoirs. Hélas ils ne furent pas assez efficaces contre l’armée française.
Malgré la résistance de son peuple, de ses guerriers et guerrières les Amazones, il se résolut à se rendre. Le roi déchu fut brutalement arraché de sa terre natale afin de vivre en exil au fort Tartenson de l’île de la Martinique. Grâce à ses pouvoirs, il pouvait s’enfuir discrètement de sa forteresse afin de découvrir l’île et ses nombreux secrets sans aucune surveillance.
Mais plus le temps passait, plus ses pouvoirs diminuaient. Hélas, son précieux et puissant bokonon (sorcier) n’étaient plus auprès de lui pour revigorer ses pouvoirs divins. Il lui restait que sa pipe magique qui faisait tressaillir les mauvais esprits de l’île et même le Diable en personne oui !
Au cours de cette belle soirée, il avait rencontré sur son chemin un petit enfant perdu dans les bois. Miséricordieux face à la candeur et l’innocence de l’enfant, il lui proposa de l’aider à retrouver sa case. Le roi dû porter l’enfant sur son dos pour marcher plus vite. Mais plus il avançait, plus il sentait que l’enfant devenait de plus en plus lourd.
Malgré sa force divine, il tomba blogodo à terre sous le poids de l’innocent. La créature angélique en profita pour dérober sa pipe magique. Puis grimpa furtivement dans un arbre avec son butin. N’ayant plus sa pipe magique, les pouvoirs du roi s’amenuisaient plus rapidement et devenaient instables. C’est pour cela qu’il était sous la forme d’une ombre à terre qui peinait à se relever.
Yékrak!
-Ma parole, vous est donc un roi !
-Oui, un roi à terre tjip. Heureusement que mes ancêtres enterrés sur ma terre natale ne puissent pas voir ma déchéance.
-En tout cas vous avez été couillonné par un Ti Sapoti ?
-C’est quoi ça encore ?
-C’est une créature des bois farceuse.
-Savez-vous où elle se cache ? Je dois absolument retrouver ma pipe.
-Je vais vous aider mais en échange j’aurai besoin d’un service de votre part.
-Ki sa ou lé ?
-Quand vous serez rétablis, j’aimerais que vous racontiez à mes enfants la vie des gens dans votre royaume.
-Poutji ?
-Mes fils ont la peau très foncée. Et je pense que votre histoire leur permettra d’être fière de ce qu’ils sont.
-Bien entendu
-Pa pè mwen ké règlé sa ba’w.
-Mi sa ba’w
Le roi Behanzin souffla une petite boule de feu qui avait pour mission d’éclairer la route de Man Fortuna. Selon les commères des Mornes, le malandrin de ti Sapoti résidait dans un imposant sapotillier à deux heures de marche. Arrivée devant la demeure du farceur, Man Fortuna cria mielleusement :
-Mon ti Sapoti vient me voir, j’ai pleins de sucrerie dans ma poche pour toi.
Agoulou comme un colibri, la petite créature enfantine descendit de son arbre pour quérir ses bonbons. Aussitôt Man Fortuna attrapa son oreille et lui mit une volé comme elle le faisait avec ses enfants. D’une voix autoritaire, elle hurla :
-Ti salopri kouté bien ! Tu vas aller remettre la pipe à son propriétaire. Sinon je reviendrai avec ma ceinture pour pliché tes fesses. Et après je brûlerai ton sapotillier, tu m’as compris han ?
-Oui madame, pleura la petite créature.
Elle n’était pas méchante, mais par ses farces elle pouvait emmerder le monde. Et surtout manquer de respect à un roi ! Man Fortuna espérait que le roi Béhanzin ne reviendrait pas tuer Ti Sapoti pour sa maladresse.
La bougresse rentra chez elle au lever du jour épuisée par cette nuit agitée. Malgré la fatigue, il n’était pas question pour elle de se reposer, hanhan ! Il fallait préparer le petit-déjeuner des enfants, donner à manger aux poules, s’occuper du jardin et pleins d’autre choses qu’une femme sans homme devait affronter. Les semaines se succédaient jusqu’au jour où le roi Béhanzin se présenta devant le seuil de sa case.
Comme convenu, il venait honorer sa parole. Il prit soin de raconter en détail son quotidien et les coutumes de son peuple à une assemblée d’enfant émerveillés. Puis avant de partir, il offrit un petit paquet à Man Fortuna :
-Gardez ceci en souvenir, dans quelques jours je quitterai la Martinique.
-Vous rentrez enfin chez vous ?
-Foutre que je l’espère. Adieu Man Fortuna.
Après le départ du roi, Man Fortuna déballa minutieusement son paquet car cela faisait un paquet d’années qu’elle n’avait pas reçu un présent. Elle découvrit avec surprise une belle et authentique paire de boucle d’oreille pomme cannelle. La mère pleura de bonheur face à ce magnifique présent. Elle pourrait enfin arborer ce beau bijou avec fierté à la fête communale.
De plus, du jour au lendemain les pères déserteurs vinrent assumer leur paternité. Ils décidèrent de verser chaque mois une pension à Man Fortuna et prirent à chaque vacance les enfants pour la soulager. Selon les commères, une ombre menaçante était venue malmener le sommeil des semeurs de sperme.
Valérie RODNEY
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Save the date !
Vous êtes de plus en plus nombreux à me reclamer un live pour expliquer mon parcours spirituel et surtout mon affinité avec le vodu haïtien.
Comme dit certains : pourquoi le vodu haïtien ? En 2023, les gens sont toujours choqués mais bon dapré yo hein 🤣.
Du coup, je ne peux plus faire la sauvage qui disait awa 😅. Faut bien que j'ouvre un peu ma bouche afin de mieux partager car en verité notre transmission est orale.
À vendredi 🌺
Je ne pouvais plus hurler haut et fort qu'il fallait dédiaboliser nos pratiques ancestrales, renouer avec nos ancêtres, renouer avec notre histoire caribéenne, etc sans m'initier dans le vodu haïtien.
Même si je faisais un travail de pédagogie, je me sentais de moins en moins légitime car je n'étais pas intiée... oui j'avais un autel, etc mais je n'avais encore vécu le nannan des choses. Du concret, du palpable, bref man viv li !
Merci Manbo Rosmy de m'avoir permis d'accéder au grade d'hounsi. Prochaine étape Haïti mais man poko paré 😅. En tout cas avec du recul, c'est là que je comprends mieux le pourquoi du comment de mon cheminement.
Les signes étaient déjà là, c'est juste que je n'avais pas encore la connaissance pour les comprendre. À l'heure d'aujourd'hui, je ne peux pas dire que les lwa n'existent pas, awa ! Et je ne peux plus me cacher.
Ayibobo
Les susceptibles comme la plante marie honte, ne perdez pas votre temps à vous emporter en commentaire ou en DM. Mwen san fouté car de temps en temps, il faut savoir prendre du recul et accepter nos défauts pour mieux avancer. La vie paradisiaque sous les cocotiers est une illusion pour bon nombre d'entre nous. Oui oui, c'est une realité même si certains trompent les makrel avec l'audi ou en paradant dans les soirées.
Bien entendu, je vois de loin ceux qui vont dire ki sa nou pé fè ? Depuis le temps que les gens en parlent et c'est maintenant que tu te poses la question ? Srx ? Tu vas au sud de l'île sans y voir le problème ? Tjip !
Bref man té ni sa pou di zot. Moi même là je vais lâcher prise lors de ma retraite spirituelle tant souhaitée. En espérant, que mes aïeux pourront plus facilement venir me voir pour enfin me communiquer la recette du parfum attrape un job afin d'aider Math la galère 🥴.
PS : les témoignages sont réels, j'ai juste changé le nom de certains surtout celui de Sonia la DRH, an bwabwa ki la (ou pa kontan ? Mwen san fouté !)
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Les milans du voisinage m'ont rapporté le gros cancan entre un jeune homme et son beau-père suite à un hématome cérébral de la mère..
Les mauvaises langues disaient que c'était parceque la tête de brave femme tapait trop souvent blo contre la tête de lit 🤣. Pour sûr, malgré les saignement dans la calbèche et les avertissements du neurologue, la dame ne voulait surtout pas arrêter son commerce avec son jeune et vigoureux époux. Hanhan piès !
"Mourir dans l'évanouissement de félicité de koko et de langue est la meilleure mort tonnè !" Disait elle à ses copines sur le parvis de l'église.
Pendant ce temps, le bruit dérangeait le sommeil du fils dans la chambre avoisinante qui malheureusement devait se battre entre une bande pas catholique ou un gwo pléré...
Sé mwen ki ka manjé lanbi manman'w disponible sur le site (lien dans ma bio) et en Podcast (Parole d'une commère caribéenne) sur Spotify, Soudcloud, Deezer, Amazon music.
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Je vous souhaite de bonnes vacances de Carnaval 🥳.
Je vous donne rdv à partir du 6 mars, le temps pour moi de souffler un peu et de préparer bien comme il faut la suite de mes projets.
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Prochain podcast : Sé mwen ki ka manjé lanbi manman'w
Prochain livre : Les mystères occultes des îles, deuxième partie
Et après plus de 4 ans, j'ai décidé de faire occasionnellement des lives sur instagram. Mais occasionnellement hein ! Faut que je me déride un peu 😅.
Bisous
@yummymq est une amoureuse d’écriture épicée qui s’est retrouvée dans le faitout des mots lors de sa rencontre avec la scène slam de l’île. Elle aime mettre son grain de sel dans l’expression de la sensualité, et du miel dans celle de la sexualité. Dans le présent ouvrage elle s’essayera à la romance en restant fidèle à son premier amour, Le slam.
Elle vous plongera donc sans aucune discrétion et lubrifiant dans les tourments d’amour et de passion de Mél. Comme des voyeurs vous partagerez sa soif du désir jouissif, mais aussi sa descente dans les abysses de la dépendance.
@heritage_des_iles est le rêve du poto mitan d'une famille. Une mère qui a su partager et transmettre sa passion pour les plantes et la terre à ses enfants. Maintenant ses héritiers ont pour mission de créer un rituel autour de la tisane pour vous faire profiter des vertus des plantes de la Caraïbe au quotidien. Sur leur site, il propose toute une gamme de tisanes péyi dont ma préférée la Tisane Peyi Kayali Merise (atoumo, menthe, basilic et merise).
Résultat ce dimanche . Bonne chance 🌺.
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À travers un écrit, Jonathan Soubarapa pratiquant de l'hindouisme en Guadeloupe partage avec nous quelques bases sur sa spiritualité ainsi que son expérience personnelle.
Si vous êtes curieux de découvrir cette antique spiritualité du continent Indien qui mérite amplement notre attention, n'hésitez pas à lire : Quelques notions de l'hindouisme aux Antilles sur le site lafleurcurieuse.fr (lien dans ma bio).
"Les Monsamy, les Manoutchy, les Pandrayen ou les Virassanin, tout ce peuple d’Indiens qui s’échinaient dans le nord du pays au profit des richissimes planteurs blancs, n’avaient plus souvenance de rien. La langue, les rites, les dieux, les chansons n’avaient été conservés que par une poignée de savants et de prêtres car en venant de ce côté-ci du monde, après avoir traversé deux océans, la mémoire n’était plus qu’un grand trou noir. Une souffrance insondable.
Et ici, dans ce pays-là, il avait fallu affronter de nouvelles épreuves. Le dur travail de la canne à sucre, le mépris des Blancs, le crachat des noirs, l’indifférence des mulâtres. […] Il avait fallu survivre dans toute cette dévalée de fléaux et le peuple indien, devenu couli, avait survécu. Il avait redressé la tête et demandait honneur et respect. […] »
Extrait du roman La Vierge du grand retour de Raphaël Confiant
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