Le manifeste d’une commère antillaise
À travers mes persiennes, j’observe le quotidien des habitants.
À travers mes persiennes, je sais si tu zieutes la fille ou la l’homme de la personne.
À travers mes persiennes, je sais qui fait dorlis ou qui se métamorphose en chien-fer.
À travers mes persiennes, je vois et je connais touts tes secrets et tes vices.
À travers mes persiennes, je suis témoin de vos cancans et de vos magouilles.
Et en tant que commère, je me dois de le colporter avec ma petite sauce d’exagération antillaise. Néanmoins, soyez indulgent avec la commère, car elle ne fait que vous prévenir des dangers de la vie.
À travers ses milans qui content les péripéties et sans divulguer le vrai nom des gens, elle espère que vous trouverez une morale ainsi que la sagesse.
N’allez pas croire que la commère est aussi blanche que le chodo de la communion. Hanhan! Bien au contraire ! Papa Diab ka fè ti diab douvan’y!
Et qui sait, peut-être qu’elle vous baille subtilement ses secrets afin que les banalités de la vie se transforment en une grande comédie créole pour le plus grand bonheur des macrelles de nos îles. Mais surtout pour que les petits gens comme nous accèdent et participent à l’Histoire qui façonne notre société créole.
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