
Diab-la ka mayé déyè lapot légliz
Le mois de décembre arrivait à grand pas, les antillais commençaient à dépoussiérer leurs cantiques de noël en vue des festivités. C’était donc le moment pour les mauvais esprits de déguerpir afin de retourner vers leurs demeures. En effet, ils devaient absolument respecter le pacte entre le BonDieu et Papa Diable.
Il était de notoriété publique dans le ciel tout comme sous terre que le BonDieu et Papa Diable se retrouvaient une fois par mois dans une buvette près du canal de Levassor à la Martinique.
Ils sirotaient paisiblement leur ti punch comme de vieux amis, tout en se remémorant le bon vieux temps. Mais un jour, lors d’une partie de sébi, Papa Diable un peu éméché perdit son pari contre le BonDieu. Et depuis ce jour, les démons, les soukougnans, les dorlis, les mauvais esprits et consort devaient cesser toutes diableries du 1er au 25 décembre.
C’est donc résigné par ce pacte que Ti bèt fè, un mauvais esprit des champs de canne s’en allait se reposer dans les bois. Mais sa paisible marche vers son kapokier, fut interrompue par la vision d’une belle jeune fille qui se promenait. Ne voulant pas l’effrayer, il se cacha furtivement derrière un goyavier et l’a contempla dans toute sa splendeur. Elle se mouvait entre les arbres sans se soucier de tomber sur les démons qui rodaient dans les parage
D’ailleurs, Ti bèt fè n’hésita pas à chasser les malotrus qui voulaient l’effrayer ou lui sucer tout son sang. Piqué par la curiosité, il l’a suivi jusqu’à sa case et découvrit qu’elle se nommait Arlette. Elle était la fille d’un amour interdit entre une amarreuse et le commandeur de l’habitation. Et qu’elle devait prochainement se marier à un certain Rigobert, le mécanicien attitré du béké.
À force de l’observer à la dérobée, l’amour commençait à envahir son cœur éteint depuis si longtemps. Consumé par le brasier ardent de la passion, Ti bèt fè décida qu’il devait faire la cour dans les règles de l’art à sa bien-aimée. En espérant qu’elle le choisirait au lieu de cet imbécile de Rigobert. De ce fait, il attendit patiemment l’archange Uriel pour jouer au domino avec les compères des bois.
L’archange Uriel aimait visiter l’île afin de savourer tous les délices qu’elle offrait. Il aimait jouer, boire du rhum, parler créole et bien évidemment courtiser les belles femmes.
-Uriel, j’aimerais me transformer en un homme tout comme toi pour courtiser une belle jeune femme.
-Ma parole Ti Bèt fè ! Tu as trop bu ! Il y a déjà assez d’entité du ciel et des ténèbres transformées en homme sur cette île. Si tu te transformes l’équilibre en serait rompu ! Et je te signale également, que tu te dois de respecter le pacte de ton maître.
-Oui, je le sais mais je ne peux pas attendre la fin de Noël, sinon elle se mariera avec un autre.
-Je n’y peux rien, c’est la loi.
-La loi pour qui ? Je n’ose même pas imaginer la tête de son ton supérieur lorsqu’il découvrira tes enfants qui pullulent dans toute la Caraïbes.
-Tu n’oseras pas !
-Je sais que dans la hiérarchie céleste, les Séraphins sont au-dessous de tout. Et manque de pot pour toi, un certain Séraphin vient souvent à la Martinique. Apparemment il est très friand du rhum de l’île tout comme toi.
-Ou sé an bèl ti isalop ! Cela m’apprendra de trop fréquenter les entités de ton espèce. Va chez ma fille Isabelle à Rivière Salé, elle saura quoi faire.
Et sans même un remerciement, il s’en alla rapidement vers la petite case de d’Isabelle, la fille de l’archange Uriel. La grande quimboiseuse l’attendait déjà, assise fièrement sur sa berceuse dans sa chambre.
-Enfin te voilà Ti bèt Fè.
-Ton père a eu le temps de te prévenir ? demanda le mauvais esprit étonné.
-Bien sûr que non, tu sais très bien qu’il n’a pas le droit de m’adresser la parole. Néanmoins, j’ai hérité de ses nombreux dons. De ce fait, je t’ai préparé un parfum qui te permettra de te transformer en un homme. Et qui empêchera les hommes du ciel de te détecter. Ainsi aucune entité du ciel ne pourra te dénoncer.
-Je me transformerai en un bel homme j’espère ?
-Bien évidemment !
-Merci
-Avant de partir, je dois t’avertir que rien n’est gratuit dans ce bas monde. Tu dois la séduire avant le 25 décembre sinon tu devras quitter l’île et rejoindre ton maître sous terre pour l’éternité.
-Et si je réussis ?
-Tu pourras garder ta forme humaine pendant sept ans et par la suite,redevenir un mauvais esprit des champs.
-C’est parfait.
-Attention, il faut la séduire naturellement sans sorcellerie.
-Et merde !
Tonnè, il comptait sur un quimboiseur de Macouba pour lui concocter un élixir d’amour. Patat’sa, Ti bèt fè devait la séduire comme n’importe quel homme !
Arrivé près de son kapokier, il s’aspergea d’une goutte de l’élixir et se transforma en un bel homme. C’est avec gaité qu’il s’en alla vers les cases pour assister à son premier chanté nwèl. Les tambours commençaient à résonner et la délicieuse odeur du gros jambon de noël titillait les papilles. Les hommes, les femmes et les enfants étaient tous rassemblés en chantant allègrement les cantiques.
Ti Bèt Fè se joignit à la célébration et chanta sans aucun scrupule les louanges du BonDieu. Il en profita pour se présenter afin d’entamer une chaleureuse conversation avec sa bien-aimée. Et au fur et à mesure de leur rencontre lors des chanté nwèl, la complicité s’installa. Rigobert commençait à perdre de plus en plus l’attention de sa fiancée. En effet, elle songeait souvent à Bernard-Félix, un homme avec qui elle partageait énormément de point commun.
La messe du 24 décembre arrivait à grand pas, sans plus attendre Ti Bèt Fè déclara sa flamme à la belle Arlette. Mais au moment, où elle allait confesser également son amour envers lui, une espèce d’imposante femme vint à leur rencontre en tenant deux bébés dans ses larges bras :
-Espèce de chien ! Tu croyais m’échapper ! Que tu le veuilles ou non, tu vas devoir assumer tes deux enfants !
-Madame, je ne vous connais pas.
-Tu me connais très bien et même toutes les parties de mon corps ! Je dirai même au plus profond de mon être ! Tonnè !
-Je ne vous ai jamais touché, Madame.
-Ne commence pas à mentir ! Tu as tellement bien profité de moi que tu m’as donné des jumeaux. Une fille et un garçon que tu vas même reconnaitre ! Mes enfants ne seront pas des bâtards, oui !
-Il y a erreur ! Je suis un homme respectable.
-Regarde toi ! Tu trouves que tu es un homme respectable ? hurla la bonne femme en brandissant un miroir afin de lui montrer son visage de menteur. Face à son reflet, Ti Bèt Fè comprit la cause de son malheur. Isabelle l’avait transformé en son père l’archange Uriel.
Il était réputé pour être un coureur de jupon qui n’assumait guère ses enfants. Et pendant qu’il se débattait avec l’inconnue, Arlette s’en alla en pleurant d’avoir cru les belles paroles de ce menteur. Le cœur de la belle en fut brisé tandis qu’Isabelle riait allégrement de ce malentendu.
Perdant tout espoir de s’unir avec Bernard-Félix, Arlette accepta d’avancer la date son mariage avec Rigobert. Les fiancés s’uniraient le 24 décembre à l’église de Macouba, même si les bans n’étaient pas encore publiés. Elle ne prêta plus attention, aux paroles de ce menteur de Bernard-Felix lorsqu’elle le croisait. Il n’était qu’un baratineur comme tous les autres. Rigobert était certes un homme distant qui n’aimait pas s’étendre sur ses sentiments, néanmoins elle pouvait compter sur ses solides épaules. Si seulement, elle pouvait ressentir une passion dévorante pour lui au lieu de ce chien de Bernard-Felix.
Quant à Ti Bèt fè, il ne baissa pas les bras malgré le violent rejet de sa belle. Il s’enfonça dans les bois des mornes du Nord de l’île afin de converser avec les esprits des marrons. De cet échange, il espérait que ses vaillants combattants lui donneraient la force de composer une mélodie. Une musique dont la puissance viendrait de la terre, du savoirs ancestrales qui a résisté et surtout du fond de son cœur. Dans sa vie antérieure, on ne lui avait pas appris à vraiment aimer. Son seul amour devait être la canne et rien d’autre. Douciner, caresser, embrasser la femme n’était pas envisageable.
Cependant, il fallait retrousser sa gaule et la retourner pour ne plus voir ses yeux afin d’assouvir son plaisir d’étalon. Et par la suite lui donner pleins de petits négrillons pour que l’habitation ne soit jamais à cours de main d’œuvre.
Il lui a fallu du temps pour comprendre que dans son héritage il n’y avait pas de place pour l’amour envers la femme noire. De ce fait, le meilleur moyen de briser cette chaîne était de lui composer une chanson d’amour en créole. Dans la langue que ses aïeuls avaient créée et qui était malheureusement rongé par la violence et la déshumanisation.
Il chanta et dansa toute la nuit pour composer la plus belle chanson d’amour. Hélas, son entrainement avec les esprits nèg mawon fut interrompu par une horde de démons de nuits. Les compères étaient jaloux de voir que Ti bèt fè avait une autre chance et qu’il pouvait jouir des privilèges d’un corps humain. La horde l’encercla et l’attaqua pour le déchiqueter sur place.
Heureusement, il réussit à s’échapper et à courir le plus vite que possible malgré ses profondes plaies qui atteignaient ses os. Étant un humain, il ne pouvait pas s’échapper aussi vite que sous sa forme d’esprit. De plus il sentait qu’il allait bientôt perdre son apparence et malheureusement, son flacon de parfum fut brisé sous les coups de la horde. Les larmes commençaient à dégouliner sur ses joues car il savait qu’il ne pourrait pas les échapper. Et surtout qu’il ne pourrait plus jamais revoir Arlette, ne serait-ce qu’une dernière fois.
Envahit par la résignation, il arrêta sa course et fit face à ses adversaires. Au moment de lui donner le coup fatidique pour briser a jamais sa forme humaine, une lumière étincelante vint à leurs rencontres.
-Par tous les saints, yo ké pliché bonda’w, constata l’archange Uriel.
Il frappa à terre avec son pied gauche pour faire apparaitre une grande lumière blanche et aveuglante qui fit déguerpir les démons. À bout de force Ti bèt fè s’allongea à terre en attendant de redevenir un mauvais esprit des champs.
-Tu baisses déjà les bras ? Je croyais que tu pouvais déplacer les mornes pour elle.
-Je n’ai plus de force. Je suis complètement en lambeau et mon flacon s’est brisé.
-Vraiment ? Répondit Uriel en lui montrant un nouveau flacon de parfum.
-Uriel …
-Vois-tu mon compère, j’ai fait un parie sur ton histoire d’amour avec l’archange Gabriel. Et pour une fois j’ai bien envie de gagner ! J’en ai marre de le voir se pavaner et d’avoir toujours raison, tchip! Et même que je suis convaincu qu’il a envoyé les démons à ta rencontre. Tchip! Fwa ta la i ké pèd, oui.
Faut le voir pour croire car depuis qu’il a annoncé la bonne nouvelle à Marie, i vini gran moun d’apre’y. Alors qu’il a plus d’enfants que moi surtout au Brésil. Tchip.
-Je m’en fiche de votre querelle du moment que je puisse empêcher son mariage
-Même pas un remerciement ? Alors que je te sauve la vie.
-Je te connais Uriel, que veux-tu ?
-En guise de remerciement je souhaiterai que tu nommes ton premier enfant Uriel. Si tu réussis à la faire changer d’avis, bien évidemment.
Et en guise de réponse, Ti bèt fè grogna et s’aspergea d’une goutte de parfum pour redevenir un beau jeune homme sans aucune égratignure.
-Décidément ma fille Isabelle est vraiment une farceuse en te donnant mon apparence. À force elle va causer ma perte, s’exclama Uriel en repartant vers les cieux.
C’était le jour des noces, Arlette resplendissait dans sa modeste robe. Mais sa procession vers l’autel fut interrompue par la mélodie d’une toutoun bambou. La petite assemblée intriguée par cette sonorité, se dirigea vers l’extérieur pour découvrir un Bernard-Felix en transe. Son souffle et ses doigts étaient en symbiose pour créer une mélodie envoûtante. Puis, il abandonna la flûte pour battre férocement le tambour afin d’annoncer le début de sa parole :
“Doudou man inm’ew pasé lanmou
Tout kô mwen ka brilé lè man ka wè’w
Pa mandé mwen poutchi man swef di ou”.
Il continua à chanter en rythme avec son tambour jusqu’à en perdre la voix. Les invités étaient stupéfaits par cette performance. Même que Rigobert s’inclina devant la prestation de son adversaire, il savait que cet homme méritait l’amour de sa fiancée.
En effet sa musique déversait tous ses sentiments à son égard.
Arlette fut chamboulée par cette déclaration car elle n’avait jamais imaginé qu’un homme puisse se dévoiler autant. En effet, Ti bèt fè dévoila tout son être et ses existences en lui racontant son ancienne vie entant que commandeur d’habitation. Il avait continué à entretenir la tyrannie envers ses frères tout comme son prédécesseur.
Grâce à son pouvoir, il coquait toutes les femmes sur son passage tout en menaçant leurs conjoints Mais un jour, le mari d’une de ses victimes le tua dans le champ de canne. Fou de rage, il devint un mauvais esprit des champs de canne qu’on nomma Ti bèt fè. Il maudissait les travailleurs en mettant sur leurs chemins des serpents ou des scolopendres. Et vivait dans la colère et la haine en ne comprenant pas l’origine de son malheur.
Mais c’est en revenant sous l’apparence de Bernard-Felix pour rencontrer l’amour de sa vie qu’il comprit que c’est lui qu’il maudissait. Lui qui fut aveuglé par les miettes que le béké avait bien voulues lui céder, au lieu d’être solidaire envers ses semblables. Maintenant, il voyait la vie autrement en l’aimant tout simplement.
Face à cette déclaration, Arlette tomba dans ses bras. Les invités versèrent une larme face à sa repentance et regardèrent le curé avec insistance, pour qu’il est pitié des amoureux en les mariant. Mais le curé était farouchement opposé, car combattre les zombis étaient une chose mais marier un esprit des ténèbres dans la maison du Bondieu était au-dessus de ses forces. Décidément cette île était surprenante, il songeait sérieusement à la quitter au plus vite !
De son nuage le Bondieu avait regardé la scène en sirotant son mabi. Il fut enchanté par la performance de Ti bèt fè. Par ces paroles il ressentit tout l’amour pour cette jeune femme. Et bénit le curé de ne pas unir ces deux personnes dans sa maison.
Néanmoins, l’amour doit être au-dessus de tout, de ce fait, il bénit cette union à sa manière. Il déclencha la pluie au beau milieu d’un ciel bleu, et dont le soleil inondait de sa lumière éclatante. Comme dit le diction un mariage pluvieux est un mariage heureux, n’est-ce pas ?
Depuis ce jour, les antillais nomma ce temps ambivalent diab ka mayé déyé lapot légliz.
Ti bèt fè vécut ses sept années auprès d’Arlette en lui donnant un robuste petit garçon qui était le portrait craché de son père dans sa vie antérieur. Malheureusement, il fut contraint de le nommer Uriel afin de respecter sa parole. Décidément, Isabelle et son père sont vraiment des farceurs, tchip !
Et pendant qu’ils vivaient paisiblement, le BonDieu convoqua l’archange Uriel :
-Alors comme ça, tu as pleins d’enfants dans les îles.
-Oh mon père, que j’ai été faible devant la chair mais si tu savais mon père, fanm sé diab. Les îles offrent une multitude de femmes de toutes les couleurs comme un paquet de bonbon qu’on a terriblement envie de croquer à pleine dente.
-Mon pauvre Uriel, que tu es faible devant la chair. Mais je sais que frôler ma perfection est un chemin bien difficile, va en paix mon fils.
-Que vous êtes bon avec moi.
Et pendant qu’Uriel s’en allait le cœur léger par sa confession. Le Bondieu se rendit à Rivière-Salé pour rendre visite à sa concubine, une certaine Isabelle.
Valérie RODNEY
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La géomancie Afà est l`encyclopédie du Vodu comme la Torah l`est au Judaïsme. Le signe de votre Fa-destin vous donne un code de vie à travers ses mythes et ses allégories. Toute la littérature structurale du Vodu, les statuettes, les masques et autres représentations de divinités restent muettes. Il y a que la tradition orale, emmagasinée dans la memoires de nos Vieux, qui permet de donner un nom aux signes du Fa ou à les vocaliser.
Basile Goudabla Kligueh, docteur en lettre, anthropologue et prêtre vodu explore à travers son ouvrage les origines du Vodu ainsi que ses similitudes avec la Torah. Un livre riche et fascinant qui nous offre un autre regard sur notre héritage ancestral. Qu`on le veuille ou non, on nous a aussi volé notre identité spirituelle.
Les mystères occultes des îles, tome 2 est le recueil des témoignages de 2022 avec quelques explications.
Bonne chance 🙌🏼
#jeuconcours
Merci à l`abonnée avec qui j`ai eu un fou rire en me décrivant cette scène lorsque nous allons faire des bains en invoquants les esprits et la parole de Jézikri.Elle me disait :
"Non mais imagine le bordel dans le monde invisible. Genre il y a Jésus, Legba, Agwe etc en mode, les gars ! Qui y va han ? Les ancêtres répondent flemme tandis que Jezikri se dit merde ".
Est ce une critique ? Oui mais avec humour ! Moi aussi j`ai eu ma periode dans l`entre deux. Ki sa man ka fè ? Man té pè. Le chemin que j`ai choisi n`a pas été facile. Je doutais énormément mais au final ce fut formateur car maintenant je m`autorise à me faire confiance...
Le syncrétisme a toujours existé. Par exemple, le vodou haïtien est un syncrétisme de plusieurs spiritualités africaine avec la spiritualité taïnos. Maintenant faut il remettre en question un syncrétisme né de 4 siècles de lavage de cerveau ? À vous d`en juger.
Illustration de @rcrow_n 🤩
#fokousav #caraïbe #sonjé #antanlontan #laquimboiserie #vodou #spiritualité #mystèrespéyi #caribbeanpeople #antilles #antillais #commemoration
Gary Victor @garyvictor7 est un talentueux écrivain haïtien que j`admire énormément. J`adore sa plume et son imagination débordante. D’ailleurs qui m`inspire lors de mon processus d`écriture. N`hesitez pas à plonger dans son univers sarcastique, cruel, envoûtant et plein de vie.
Jusqu`à maintenant je n`arrive pas à choisir mon ouvrage préféré. Mais je dois admettre que j`ai une faiblesse pour les cloches de la Brésilienne et le diable dans un thé à la citronnelle.
Si vous êtes à la Martinique, vous pouvez retrouver certains de ses livres à la librairie @la_boite_a_plumes au Diamant.
#litterature #littératurehaïtienne
#garyvictor #booklover #instabook #livres #books #livrestagram
Quand un défunt vient vous voir faut pas oublier de se purifier après : bain de mer ou un bain de plante (sel, basilic et citron). C`est important pour nettoyer ce que le defunt à apporter. N`hesite pas non plus à brûler de l`encens.
Certains défunts demandent du rhum en libation...alors que bon nombre d`entre eux ont souffert dans une Distillerie. Sé an bagay man pa ka konprann ? Mais en soit l`alcool active, transmute quelque chose...c`est seulement le rhum qu`ils avaient connu. La terre se nourrit d`eux pour faire pousser la canne. Cependant l`argent ne va pas dans nos poches.
#sonjé #fokousav #martinique #commémoration
Oh mon beau miroir ! Soit le reflet de mon âme.
Comme nous le savons hein Erzulie Freda est le lwa de l`amour, coquetterie, du sexe, de l`abondance, etc. Son attribut est le miroir, car quand la Maîtresse arrive, elle adore se comtempler et même se dévorer du regard.
Sincèrement pour ma part, quand elle me chevauche, j`ai une tronche de bwabwa avec un œil qui part à l`ouest et l`autre a l`est 😅. Du coup, il y a une petite friction entre nous car elle veut s`admirer avec amour tandis que je ne veux pas voir mon visage de tèbè...
Bref, après notre cancan car oui nous sommes têtues, je me suis enfin regardée dans le miroir, et ce fut à ce moment que j`ai compris certaines choses.
Prendre soin de soi, être fringuant, s`admirer ou encore embrasser son reflet est loin d`être narcissique ou égocentrique. Dans tout chose, il faut toujours trouver un juste milieu pour ne pas être dans l`excès.
Se dorloter est symboliquement prendre soin de son âme. Conforter notre essence divine dans son enveloppe physique, c`est bel et bien s`ancrer, s`imposer et même briller malgré nos imperfections comme ils disent. Soit une mètres fanm !
Même si on te dit que tu as une tête de balarou frit mais que tu sais comment piocher dans cette énergie, ressentir et vibrer avec, sache que même ceux qui n`aime pas ton style ou autre, ne pourront pas "résister" (je sais c`est un grand mot mais qui a son importance) à ton magnétisme.
La séduction passe aussi par les énergies, mais le reste aussi dépendra de ta personnalité, etc. Si ou kouyon, ma foi....😅sé pa ayen i pé fè ba`w.
Ayibobo
Note : Cet ecrit est mon approche envers ce lwa. Chacun vit son lien à sa manière.
#fokousav #vodu #erzuliefreda #vaudou
Mé zanmi, l`heure est grave !
La natalité de notre île bien aimée diminue chaque années. Des femmes commencent à se vouer au Lwa Erzulie Freda ou même Manman Brijit pour retrouver leur jouissance d`antan, sieuuu yo danjérèz. Des hommes sont en quête de koukoun tout koulè tout en deviant les ponts.
Hélas à force, il perdent leur splendeur d`antan car oui koké bon, fout i bon mais précaution. Dèlè yo ka pati fè an kèt pou dékoké yich moun-lan 🤣bref.
Que ces élixirs vous aideront à honorer vos maîtresses, vos amants an ba fè`y, votre femme ou votre époux, en vrai, nou san fouté épi ki moun ou ka fè zafè`w dépi ou kontan épi ou sav bien sa ou ka fè.
#fokousav #rimèdanbafey #plantes #médecinetraditionnelle #plantemédicale #pharmacopée #nature
Ai je profité de la veillée funéraire de ma grand-mère maternelle pour faire cette petite enquête ?
Oui, je le confesse😅c`était plus fort que moi surtout que j`étais là de la découverte du mort jusqu`à l`enterrement.
Franchement les veillées martiniquaises surtout chez le défunt dégage une espèce de vibes avec tout son lot d`exageration, de vwéyé monté, de paroles en soumsoum etc. Mais le plus surprenant et en même temps tellement courant sont les manifestations du défunt.
Et cette fois çi pendant un bref instant, point de Jezikri pour expliquer cela ou pour prendre en charge le passage du defunt...
#fokousav #laquimboiserie #antilles #carribean #sonjé
Koté ou yé ?
C`est une question qui m`a torturé l`esprit après la mort de mon grand-père maternelle, le poto mitan de ma vie et de mon esprit.
Celui qui m`a éduqué et soutiré dans un silence apaisant. À quoi bon parler quand sa présence et ses gestes témoignaient son amour pour moi.
Il est mort 1 mois jour pour jour avant mes 18 ans. Jusqu`à maintenant je regrette de ne pas lui avoir tenu la main jusqu`à son dernier souffle. Au lieu de rester avec lui, j`ai fui dans les soirées, l`alcool et j`en passe pour ne pas penser à son départ imminent.
Puis j`ai dû affronter son absence qui m`a plongé dans une terrible détresse psychologique. Heureusement, j`ai eu mon yich qui est née 1 mois jour pour jour après l`anniversaire de mon papi (la belle coïncidence)
Pendant des années, je l`ai cherché car chez nous, les défunts nous rendent visite en songe.
Hélas il n`est jamais venu alors que je l`appellais. J`avais besoin de savoir si il allait bien. Ou si il cheminait avec moi même de l`autre côté.
Je le confesse, c`est d`ailleurs pour cette principale raison que je me suis initiée dans le vodu. Oui pour le retrouver car j`en avais désespérément besoin.
Ma joie fut tellement immense quand il vint enfin vers moi après mon initiation. Man pléré bon dlo ! J`avais enfin l`occasion de lui dire tout ce que j`avais sur le coeur depuis plus de 14 ans, même si il le savait déjà...
Kwa senbo
Après sept jours sans se laver
Une fois que le sang a coulé
Et que la lune veut monter,
Sans savon, frottez, nettoyez
Le creux de votre intimité.
Puis dans un récipient versez
L`eau trouble et sale récoltée.
Sept jours durant il faut laisser
La crasse grise se déposer.
Puis la fleur du corossolier
Et noix de muscade ajoutez.
Lors de sept jours encore attendez
Et faire boire à l`être aimé
Curieux liquide macéré.
Avec le reste bien humecter
Votre corps nu en son entier.
Ainsi viendra sans hésiter,
Le soupirant tant désiré
Déposer son cœur à vos pieds.
Alors heureuse, vous vivrez
Comblée et sans jamais manquer
De bonheur et félicité.
Extrait du livre Dlo coucoune de Laurette Mas-Camille.
Tjenbwa pou lanmou, sé an bagay ki toujou la ! Mais fort heureusement, les mentalité changent et l`estime de soi est proné.
#fokousav #laquimboiserie
Man té ni sa pou di zot !
Je commémore avec respect, mais ne compte pas sur moi pour te raconter ce qui se passait dans l`habitation de ces yich kòn. Même en ayant du kaka zié, ou ja sav konpè.
Je ne veux plus que mon histoire se résume à cette époque de déracinement. Malgré ce dépouillement de soi, ils ont laissé des fragments de leurs mémoires.
Mais pour le voir, il faut déjà brûler le champ de canne dans ta tête.
Alors konpè, tu préfères quoi ?
Faire ton woulélé comme un nèg mawon tous les mois de mai, car le maître te l`autorise, puis reprendre le coutelas afin de les aider à rentabiliser leurs champs de canne ?
Ou tu vas prendre leur rhum de merde, puis imbiber tout ton champ avec. Et incendier la plantation pour renaître encore une fois.
Tes aïeuls sont morts pour renaître, mais toi, est ce que tu veux prendre ce chemin ?
Ne crois pas que tu seras tout seul dans cette affaire konpè ! N`oublie pas zansèt pa ka mò.
#fokousav #martinique #guadeloupe #sonjé #commémoration #guyane #africanheritage #caribbean
De nos jours, le tjenbwa a bon dos ! Avant d`accuser untel, regarde d`abord si le trouble ne vient pas de toi, tonnè !
Avoir la capacité de prendre du recul sur ses actes, choix, etc est le meilleur moyen de péter ses chaînes mentales pour mieux solidifier notre société tjerbolizé.
#laquimboiserie #sonje #fokousav #tjenbwa
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