
Le mouvement rastafari
A force de révoltes et grâce à certains intellectuels et hommes politiques, les descendants des Africains déportés par les Européens au cours des siècles précédents dans les Antilles, aux États-Unis et en Amérique du Sud obtiennent l’abolition de l’esclavage.
Cependant dans tous ces pays les inégalités sociales demeurent entre les Blancs et les Noirs. En quête d’une nouvelle identité, les fils des esclaves vont commencer à former différents mouvements religieux, aux U.S.A., en Jamaïque, à Cuba… À la même époque se sont créées en Afrique des cultes syncrétiques avec réapprobation du christianisme pour lutter contre le colonisateur. Certains d’entre eux mettaient en avant les passages de la Bible qui faisaient référence à l’Afrique.
Le début
En 1916, Marcus Mosiah Garvey, un jeune journaliste noir jamaïcain, très engagé politiquement pour l’amélioration du niveau de vie des Noirs part à New York où il fonde une antenne de son association : l’U.N.I.A. (Universal Negro Improvement Association ou Association Universelle du Développement des Nègres).

Sa popularité est telle qu’à Harlem des milliers de personnes participent à ses manifestations. Garvey prône le rapatriement des Noirs vers leur terre d’origine, l’Afrique, comme cela avait déjà été tenté au Libéria et au Sierra Leone. Les politiciens blancs commencent à prendre peur de cet homme trop charismatique et avec des prétextes plus ou moins litigieux arrivent à le mettre en prison en 1924. Trois ans plus tard, le gouvernement américain décide de le libérer et de le renvoyer chez lui.
Le message religieux
Une fois rentré, le message de Garvey va prendre un aspect religieux, il dit lors d’une messe à Kingston (capitale de la Jamaïque ) :
« Regardez vers l’Afrique, où un roi noir sera couronné, car le jour de la délivrance est proche ».
Le 2 novembre 1930 sa prophétie s’accomplit : le ras Tafari Makonnen (ras est l’équivalent éthiopien de duc) est couronné empereur d’Éthiopie à la cathédrale Saint-Georges d’Addis-Abeba et prend le nom d’Haïlé Sélassié Ier (ce qui signifie en amharique « Puissance de la Sainte-Trinité »).

Les disciples de Garvey, qui normalement lisaient tous la Bible, verront des correspondances entre le sort des Juifs exilés à Babylone il y a environ 2.500 ans et celui des Noirs déportés en Jamaïque.
Ils considèreront aussi que Sélassié est la réincarnation de Jésus-Christ venu pour les libérer de leur exil et les ramener sur leur terre d’origine : Zion. D’après la légende, le roi Salomon et la reine de Saba auraient même fondé sa dynastie impériale.
En 1940, Marcus Garvey meurt à Londres mais ses disciples continuent de diffuser son message. La même année, l’un d’entre eux, Leonard Percival Howell, décide avec des dizaines de Jamaïcains de quitter la ville et son lot d’injustices sociales pour se retirer dans les collines afin de prier Jah (Dieu) et de vivre hors de ce système.
Dans son camp appelé le Pinacle, les règles du mode de vie rasta vont commencer à être définies, la plupart sont issues de la Bible : ne pas manger de viande, ne pas se faire amputer, se laisser pousser les cheveux, fumer de la marijuana…
Leurs prières se font généralement sous la forme de chants accompagnés de percussionnistes jouant des rythmes utilisés par certains cultes syncrétiques jamaïcains apparus au XIXèmesiècle.
A travers toute la Jamaïque, le nombre de rastafari ne cesse d’augmenter malgré les opérations de la police qui leur mène une lutte sans merci. En effet, l’île étant encore jusqu’en 1962 sous domination anglaise, le gouvernement local voyait d’un très mauvais œil ce mouvement revendicatif.
Chassés petit à petit des campagnes, les rastas vont se réfugier dans les ghettos des grandes villes où leur pensée va se développer notamment parce qu’elle propose un mode de vie pacifiste à des jeunes Noirs trop souvent confrontés à la violence et à la misère.
Les origines du nom Jah
Genèse, chapitre 2 verset 4b :
« Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, »
Exode, chapitre 15 verset 2 :
« Yah est ma force et mon chant, à lui je dois mon salut. […] »
Les Hébreux désignaient Dieu par le tétragramme YHWH, qui signifie « celui qui est ». Comme à l’époque on n’utilisait pas de voyelles dans ce mot, il y a eu plusieurs traductions dont la plus courante en France était Yahvé, mais dans d’autres langues ou époques on l’a aussi appelé Jahvé, Yahwéh, Jéhovah ou Jahovah.
Au début de la Genèse pour désigner le dieu unique on utilise simplement le mot Dieu, puis on l’appelle Yahvé Dieu et ensuite Yahvé tout court. Le long de la Bible, on a cependant continué d’utiliser tous ces différents noms et même de nouveaux comme Yahvé Sabaot, El Shaddaï (le Tout-puissant), Seigneur Dieu, etc.
Le mot « Jah » (on voit aussi parfois écrit « Yah ») qui désigne Dieu pour les rastas, serait une diminution de Jahvé ou de Jahovah comme c’est le cas dans le chant de victoire dans le livre de l’Exode où Dieu est appelé Yah (bien souvent dans les traductions de l’Hébreu le J et le Y sont confondus).
L’avènement
Vers 1968, deux ans après la visite de Sélassié en Jamaïque, le ska, musique phare des jeunes Jamaïcains des années 60, se transforme en reggae et les paroles des chansons deviennent de plus en plus revendicatrices et pro-rastas.
Le succès international de cette musique notamment grâce à Robert Nesta Marley, dit Bob Marley, va permettre une diffusion rapide du message rasta sur toute la planète.
En 1974, en plein boom du reggae, Haïlé Sélassié est renversé par des communistes éthiopiens et meurt l’année suivante, ce que refuse de croire les rastafariens puisqu’il est Dieu donc immortel. Malgré cette disparition puis celle de Bob Marley en 1981, le message va continuer de se répendre via d’autres groupes de reggae roots (Burning Spear, Israel Vibration, The Gladiators…) et depuis le milieu des années 90 grâce à des artistes de ragga-dancehall (reggae plus saccadé, proche du rap) comme Sizzla, Anthony B ou Buju Banton.
Aujourd’hui, on estime qu’il y a entre un et deux millions de rastas (et beaucoup plus de sympathisants) sur toute la Terre et ce nombre ne cesse d’augmenter.
Sources:
-Keblo
-Wikipédia
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Une riche et intense discussion avec Manbo Rosmy, celle qui m`a initié au vodu haïtien.
Si vous ne pouvez pas y participer, vous pouvez poser en avance vos questions en commentaires. Nous allons y répondre dans la mesure du possible.
Le live sera ultérieurement disponible sur mon feed.
Les complaintes de Sobo é Badè
Sobo est la personnification de l`energie de la foudre. Il marche avec Badè, l`energie du vent. Ce sont des lwa du rite rada. Antan lontan, c`était eux qui donnaient l`asson c`est à dire la prêtrise dans le vodu haïtien. Maintenant c`est Papa Loko.
D`après ce que j`ai compris à travers leur babillage, ce sont des lwa très particuliers. On ne doit surtout pas les servir et les interpeller n`importe comment sinon yo ka pété tjou`w. Ayant fait un règlement avec eux, man pa ni pwoblem épi yo.
Nous nous parlons uniquement quand la situation est délicate et qu`il me faut du balan surtout en matière de protection. Sinon yo pé vini fè an ti koukou si yo lé, pa si man lé...zot konprann.
Lorsque, j`ai commencé a apprendre les chansons pour les différents rites, j`ai constaté que Sobo se plaignait auprès des vaudouisants d`être abandonné au profit des autres loas. En effet, son culte à diminué avec le temps.
À force de chanter ses chansons, Sobo en avait profité pour se présenter pour la première fois à moi. Badè sé pa an lwa ki ka palé anlo. Mé i la é a pa jé ! J`avais donc senti une forte énergie pleine de sagesse mais ki pé dérayé`y si ou pa ka tjenbé, avec une touche de mélancolie. Un vieux papi toujours vigoureux et impétueux qui maintenant rouspète auprès de ses enfants.
J`ai eu droit à ses complaintes sur notre abandon. Si il avait un bâton, i té ké fouté moun bon kou 🤣mais sans aucune méchanceté hein.
D`après ce que j`ai compris de son palabre, nous voulons des solutions à tout va mais peu, on de la patience et surtout de la persévérance. Ce n`est pas en allumant une bougie avec deux ou trois chansons qu`ils vont venir et mâcher tout le travail pour toi. Comme il l`a dit "Zot pa fouté an merde ! ".
En même temps, ce n`est pas étonnant après de plusieurs siècles de déni, de folklore et persécution, il faudra se mettre à genoux et recommencer comme des nourissons afin qu`ils daignent écouter nos complaintes. Sonjé, nou sé ti moun yo...
Ps : Cet écrit est mon appoche personnelle envers ces lwa. Chacun vit son lien avec eux à sa manière 🙌🏼.
#fokousav #vaudou #lwa #laquimboiserie
Save the date !
Pas de sujet particulier, je verrai selon mon mood. Cependant je vais quand même expliquer ma nouvelle passion, les ploumploums. Puis toujours la même chose hein c`est à dire être emmerdante.
Normalement il y aura un replay. Mais tout dépendra de la proportion de mes conneries.
À dimanche
J`essaye de faire attention aux abonnés qui habitent en France mais avec mon planning, c`est chaud. Dsl
Ps : Photo de moi pour ma communion je crois..que voulez-vous je n`allais pas refuser la fête, les petits pains au beurre et l`argent 🤣🤣
La rentrée approche, revoyons ensemble les bases 🙌🏼
-Première leçon : Ma paix n`a pas de prix !
-Deuxième leçon : Pa fè mwen chié sous peine d`un patat papa`w (i pé mò ou anlot koté sé pa pwoblem mwen)
-Troisième leçon : Man pa manman`w ! Ni ton psychologue, ni ta conseillère, ayen ! Je réponds si je veux 😉.
La page est gratuite, je le fais par amour et passion pour notre héritage ancestral. Donc, je ne te dois rien ! Ayen 🥳.
Lanmou ba zot ❤️🔥
#fokousav
Sincèrement, si j`étais le grand-père je serai venu la nuit tirer les orteils de ma petite-fille 🤣🤣moli ! Mi zafè sieuuu 🤣
Ce fut le dernier témoignage du mois d`août. Merci d`avoir participé à cette rubrique qui pour notre plus grand bonheur continuera !
🥳🥳Zot pé di mwen mèsi !
Du coup, je vous donne rdv tous les mercredis selon les témoignages...Préparez-vous a ne pas en avoir régulièrement, à moins que les langues se délient 😆.
#séviskini
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