
Dans le jardin de l’ogre
Leïla Slimani
Roman
Parution en 2016
“Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d’Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n’a pas bu d’alcool et elle s’est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir.
Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d’un pied sur l’autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu’on la saisisse, qu’on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit.
Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l’ogre.”
Mon avis
Parisienne, 35 ans, belle, journaliste, mariée à un chirurgien, maman d’un petit Lucien. En apparence, Adèle a tout pour elle. Mais la réalité est bien plus sombre.
En effet, Adèle est une inadaptée au bonheur. Adèle mène une vie rangée entre un mari qui la regarde et un enfant qui l’encombre. Elle déteste son métier car elle hait l’idée de devoir travailler pour vivre. Elle n’a jamais eu d’autres ambitions que d’être regardée.
Pour affronter son quotidien ennuyeux, Adèle sombre dans la nymphomanie afin d’exister à travers le regards des autres. N’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui du moment qu’elle comble son atroce et douloureux désir. Elle n’avait pas envie des hommes qu’elle approchait. Ce n’était pas à la chair qu’elle aspirait mais à la situation. Adèle est prisonnière de cette addiction, véritable tyran excessif qu’elle n’arrive jamais à satisfaire complètement.
Ce livre met en avant le portrait d’une femme insatisfaite. D’une femme perdue et malade. Le portrait d’une nymphomane trompant son monde en permanence et dont la chute semble inéluctable.
L’originalité brutale du thème peut déranger : la dépendance sexuelle est en effet un thème audacieux. Les mots sont souvent crus et durs mais l’ambition de ce livre n’est pas voyeuriste ou érotique. J’ai énormément apprécié cette preuve d’originalité dont on ressent facilement l’effondrement progressive des repères d’Adèle dans un monde qui d’apparence paraît pourtant sain et stable, la perversion, l’angoisse et la boule au ventre.
Vous aimerez aussi

La Marquise de Sade

Le plaisir sexuel dans tous ses états

Vive la vulve

Le futur de la médecine: le sang menstruel ?

Les menstruations, symbole de vie et d'interdit

Au Rwanda, la femmes doit jouir!
Mon Instagram
À travers notre cercle de parole (en story) sur les différentes thématiques/problématiques qui animent notre quotidien, nous découvrons de jour en jour des philosophes. Des poètes qui nous invitent à nous recentrer sur l`essentiel.
Nos îles regorgent de nombreux talents. C`est donc le début d`une nouvelle rubrique à mon avis.
#tètchapé
"Erzulie Freda (lwa de l`amour) il faut t`associer avec ceux qui protège le ounfò".
Nous pouvons aisément philosopher sur les différentes directions qu`émane cette parole.
Au plus simple : Qui protège le ounfò (temple vaudou) ?
Selon la tradition, les lwa Sobo é Badè qui sont la personnification de l`énergie de la foudre et du vent. ⚡️🌪.
Sur le plan spirituel, la foudre représente les soudaines révélations ou le dévoilement des vérités enfouies. C`est un conducteur. Tandis que le vent symbolise, le souffle divin, le dégagement, les faveurs divines, prendre un cap.
Dans de nombreuses spiritualités ancestrales, un lieu frappé par la foudre est sacré ! Le ounfò est un lieu hautement sacré donc associé à ces lwa.
Symboliquement le coup de foudre est la représentation/manifestation de la puissance divine. La loi de l`Amour est la première loi cosmique et la plus importante. Cette loi est la reconnaissance que tout est né de la même racine/source. Le coeur (associé à l`appareil respiratoire/soufle) est l`organe qui diffuse l`énergie vitale dans le corps tout comme l`amour coule dans toute chose...
Nous devons retrouver le chemin du cœur, écouter l`appel afin de trouver en soi son alignement sacré.
Ayibobo
#vaudou #fokousav
Danbala Wèdo est la personnification de l`énergie du soleil. Le soleil brûle également donc il y a une autre facette de cette énergie soit Danbala laflanbo.
En effet pour créer tout type d`ordre, il faut une énergie ardente flamboyante et intense. Pou mété lòd fok ou fouté dézod !
Quand ta mère a du pousser pour sortir ta grosse tête fwiyapen de sa koukoun, elle a dû puiser dans son feu intérieur pour se donner du balan afin de t`expulser. Mi sé sa !
Danbala laflanbo est la personnification du feu argent, flamboyant et intense pour créer tout type de nouvel ordre. C`est ainsi que toute sorte de révolution individuelle, communautaire, sociale ou politique se produit.
Une energie qui anime ce type de création avec la chaleur du feu brûlant et régénérative 🔥
#vaudou #fokousav
Laissez un commentaire