Les superstitions

Fok-ou sav : les superstitions


Les petites Antilles colonisées par la France et toujours sous sa coupe regorgent de superstitions. Si par malheur tu enjambes quelqu’un, on va te sommer de la déjamber immédiatement sous peine de représailles. Malheur à toi si tu laisses ton sac traîner à terre, tu risques d’avoir les poches crevées. Cependant si lors du nouvel an, tu mets des graines d’oranger dans ton porte feuille, tu pourras espérer une rentrée d’argent.

Atjelman, nou pa mèm sav poutji nou ka di sa ! Poutji ?

Sans surprise, la plupart de nos superstitions proviennent du continent africain. Cependant à cause de la traite négrière et la christianisation, nous avons oublié le sens caché de ces interdits ou conseils. Maintenant cela relève du folklore, alors qu’il y a tout un symbolisme, mysticisme, etc derrière “ces superstitions”.

Ekzanp

La nuit, il faut éviter de siffler pour ne pas déranger les esprits. On peut même en devenir fou

-Au Bénin : Siffler la nuit constitue un code ou un mot de passe chez certaines catégories d’initiés : les Avlékété sifflent la nuit pour annoncer la sortie de Xébiéso.

-Aux Antilles : Selon les anciens, siffler la nuit était un moyen de communication entre les marrons.

Il faut éviter de donner ton nom de naissance. Si tu peux invente toi un nouveau nom.

Au Bénin : Dans le vodu, chacun a plusieurs noms. D’abord un nom public. Ensuite, des noms cachés, secrets, car révélant la vraie nature de l’individu et potentiellement, ses faiblesses.

-Aux Antilles : Le nom secret est chuchoté à l’oreille du nouveau-né par ses parents (le plus souvent à son baptême). Il est donc bien le nom véritable de celui qui le porte.

Nom caché, affaire de vigilante protection, ne se donne pas, ne s’indique pas, ne se dévoile pas s’en prendre garde ! D’où de très nombreux surnoms pour brouiller les pistes et sauvegarder son intégrité. Que peuvent faire les esprits avec Cécette, Kikili, Ti Nono ? Ce sont des leurres !

Coulée d’or d’Ernest Pépin

De nos jours, la vieillesse n’expliquent plus aux jeunes le sens des interdits, “superstitions”. La jeunesse non plus ne cherchent pas comprendre…

Atjelman,
Nous vivons dans une société où la transmission fut broyée par la christianisation et la diabolisation des pratiques ancestrales de nos aïeux. Malheureusement, personne ne prend le temps de demander, personne ne trouve nécessaire d’expliquer. Cependant comment remonter la rivière de la connaissance après plus de 4 siècles d’aliénation culturelle ? Comment délier la langue de la vieillesse qui peine à communiquer avec nous ?

L’éducation à l’extérieur des temples consiste ici à étendre les interdits des Vodu collectifs. Il s’agit du groupe social qui, le premier, a occupé le terrain. Les nouveaux venus, y compris la nouvelle génération doit adhérer à ces interdits pour l’harmonie et la cohésion du groupe social. On aurait pu instituer une éducation civique apprenant aux jeunes et aux nouveaux arrivants le pourquoi et le comment des choses. Mais l’instruction dans les communautés traditionnelles reste encore séculaire.

Le Vodu à travers son encyclopédie de Basile Goudabla Kligueh


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