medecine chinoise

La sexologie chinoise


Depuis l’Antiquité, deux sources nourrissent la Chine sédentaire : le confucianisme et le taoïsme. Le premier considère la vie en société comme essentielle et place la vertu d’humanité au sommet de ses préoccupations ; le second, plus intime, se donne la joie de vivre le plus possible comme objectif primordial. À la base de ces deux enseignements, se trouve l’idée qu’à chaque être vivant est attribué à sa naissance un lot, une durée de vie. Cette sorte de capital « énergétique » se manifeste extérieurement par une place dans sa famille et dans la société ; et intérieurement par une incarnation physique, une santé spécifique.

Si le confucianisme va se porter sur la gestion sociale de ce capital de départ, le taoïsme lui va chercher à le développer au niveau personnel. C’est pourquoi tous les arts physiques chinois se sont épanouis sous son obédience. Tous, en effet, ont le même objectif : yang sheng ; littéralement, « nourrir le vivre », qui ne connaît ni début ni fin.

Seul l’être humain, qu’aucune destinée religieuse ne différencie des autres créatures vivantes, a une particularité spécifique : la conscience qu’il a de cette réalité, et donc la possibilité d’agir sur ce capital reçu à la naissance, en le diminuant par une conduite dissolue ou en le renforçant par une conduite appropriée. C’est dans ce cadre que se construit la vision taoïste de la sexualité.

Le Yin et le Yang

La logique de la médecine naturelle taoïste considère que pour comprendre une partie de la manifestation physiologique (par exemple une maladie) l’on doit posséder la compréhension du tout (la psychophysiologie de l’homme complet).
La pensée chinoise taoïste a très vite adopté une logique dialectique qui puisse s’adapter à tous les domaines de la vie: les relations humaines, la santé, les changements etc… Cette dialectique a pour nom la Théorie du Yin Yang.

yin yang

Le Yin Yan est un concept, un double adjectif qui sert simplement à noter le changement des cycles de la vie dans quelque domaine que ce soit. Yin Yan représente aussi un mode de pensée qui tient compte des deux polarités d’une même chose ou situation.

Yin

Le caractère chinois Yin servait à l’origine à désigner le côté d’une colline qui manquait de soleil toute l’année. Cet adjectif est associé avec les qualités suivantes: froid, passif, sombre, infériorisé…Et avec les manifestations suivantes de la nature:
-La sensation de froid dans le corps.
-L’ hypoactivité des organes (la déficiences)
-Toutes les ptôses (descente d’organe) des tissus.

Yan

Le caractère chinois Yang concerne le côté ou versant ensoleillé de la colline et se voit attribuer les qualités suivantes: chaleur, activité, luminosité… Les manifestations physiques de type Yang seront les suivantes:
-La fièvre, les sensations de chaleur dans le corps
-Les hyper-fonctionnements organiques (par exemple dans l’hypertension…).
-Toutes les inflammations et douleurs des tissus et des nerfs.

La relation

Yin et Yang se créent mutuellement l’un et l’autre, ainsi en médecine traditionnelle ont dit que l’énergie (le chi) naît du sang (Yin) et que le sang est poussé à circuler par l’énergie (Yang). De plus, si l’un des termes est excessif, l’autre sera étouffé et risquera d’être vaincu: par exemple dans les longues maladies chroniques graves le Yin, c’est à dire les réserves essentielles et héréditaires s’amenuisent considérablement, alors le Yang semble fort: fièvres à heures régulières, sensation de bouche desséché, nervosité intense, etc

La théorie du Yin et du Yang est parfaitement illustré par ce symbole qui représente l’interaction profonde du Yin Yang:
-Qui se génèrent l’un l’autre
-Qui s’oppose l’un l’autre
-Qui contiennent l’un et l’autre une partie de leur opposé
-Qui se succèdent l’un et l’autre

Tout ce qui existe résulte d’un entrecroisement du yin et du yang – ces composants déterminent pour chaque être des propensions spécifiques. L’éclair, par exemple, violent et intense, est bien plus chargé de yang que la montagne ; il lui manque la durable stabilité. La montagne, de son côté, a besoin de la pluie féconde que l’éclair déclenche pour se couvrir de verdure. Il en est de même pour les humains en général, et pour leur comportement sexuel en particulier.

La sexualité

La manifestation masculine de la sexualité sera plus yang, extérieure, rapide, superficielle ; et sa forme féminine plus yin, intérieure, lente et profonde. Mais le yin et le yang ne sont pas l’homme et la femme, ce ne sont que des essences, des fluides dont chaque sexe est porteur. C’est pourquoi leur réunion est favorable à cet échange, mais à la double condition que cet échange se produise et qu’alors il soit régulé. La sexualité devient un exercice sérieux, total, mobilisant tout ce que nous sommes pour une régulation et une augmentation de la vitalité.

Pour cela, la jouissance de chacun des partenaires est essentielle. Mais pour qu’elle ait lieu, il faut que soit prise en compte la différence avec laquelle chacun y parvient. La jouissance masculine est yang, simple, directe, « mécanique » ; la jouissance féminine est yin, plus profonde, plus mystérieuse. Le premier enseignement de la sexualité taoïste est que l’homme doit provoquer la jouissance de sa partenaire s’il veut bénéficier des bienfaits du « Tao de l’art d’aimer ».

On comprend mieux alors pourquoi les enseignements de la sexualité taoïste s’adressent majoritairement aux hommes : parce que la régulation de la sexualité est un domaine où les hommes ont beaucoup plus à apprendre que les femmes. Cela ne tient à aucun primat du yang, mais simplement à la conjonction de deux faits : tous les êtres vivants, qu’ils soient hommes ou femmes, parce qu’ils sont vivants, chauds, mobiles, sont naturellement du côté du yang et, pour des raisons bien plus culturelles que naturelles, les hommes sont plus réceptifs aux conduites yang et les femmes aux conduites yin.

La sagesse chinoise en a tiré une conclusion efficace, trop souvent négligée tant par les Occidentaux que par les Chinois : la stratégie yang, naturelle chez tous les vivants, n’a pas besoin d’être cultivée. C’est la stratégie yin, moins « évidente » mais plus efficace, qui doit être mise en oeuvre résolument, car elle est source de multiples bienfaits.

Sources:
-Le Monde des religions
-Manuel pratique de sexologie chinoise, la chambre jaune de Zheng Hang


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