2.La sexologie chinoise
Tout homme qui s’unit corporellement avec une femme éprouve d’abord du plaisir et ensuite de l’amertume : lorsque la semence est écoulée, le corps est las et l’esprit abattu. Il en est tout autrement quand l’adepte cause la réunion de l’esprit et de l’énergie… »
Taoïsme
Pour la Chine ancienne, la sexualité est un triangle dont les trois côtés sont:
-La continuité de la lignée
-La satisfaction des sens
-La longévité
Un combat entre l’eau et le feu
La comparaison entre l’eau et le feu avait aussi un sens plus imagé: le pénis en érection était comme le feu naissant, chaleur et énergie (force Yang active), le vagin et ses sécrétions est rempli de fluides (fluides: l’une des formes de l’énergie Yin).
D’autre part le feu se propage vite et l’eau coule lentement, ce qui montre la physiologie différente de la vie sexuelle masculine et féminine dont les deux natures doivent s’harmoniser pour que le Yin et Yang se rencontrent.
Analyse
La première déduction de cette comparaison est que, pour l’équilibre du Yin et Yang, le pénis doit pénétrer doucement et rester lentement dans le vagin afin de permettre au feu de “bouillir” l’eau. A cette fin, les taoïstes proposent différentes méthodes pour l’épanouissement de la vie sexuelle, ces méthodes s’adressent tant à l’homme qu’à la femme, elles peuvent être grossièrement classifiés de la façon suivante:
-Précepte généraux
-L’art des positions et leur thérapeutique
-Entrainement individuel de l’énergie (Chi-Kong)
-Utilisation de spécifiques alimentaires ou de plantes toniques
-Massage et moxibustion
-Méditation
Les interdictions
Avant de dire « comment » faire l’amour, il faut savoir « quand » on peut ou non le faire. Huangdi explique dans les premières pages du Sù nǚ jīng comment respecter l’ordre instauré par la triade Ciel – Homme – Terre.
On peut classer ses recommandations selon trois sortes de tabous durant lesquels il faut éviter les relations sexuelles :
– Les tabous du Ciel : lors des pas du Grand Froid (20-21 janvier) ou de la Grande Chaleur (22-24 juillet), aux équinoxes et solstices, quand souffle un vent violent, ou tombe une pluie diluvienne, lors de tempêtes, pendant une éclipse ou la pleine lune.
– Les tabous de l’Homme : au retour d’un long voyage, lorsqu’on est ivre, après un gros repas, un surmenage physique ou une grave maladie, après s’être lavé la tête, lors d’une grande colère, une grande joie, ou dans une grande crainte.
Si l’on enfreint ce tabou, des pathologies peuvent apparaître. On ne les détaillera pas ici mais elles sont décrites avec grande précision dans le Sù nǚ fang, avec, pour chaque affection, des soins par la panacée.
– Les tabous de la Terre : lors d’un tremblement de terre, au voisinage de lieux de culte et sanctuaires ou à proximité des puits et des feux. Sù Nǚ rajoute le plus grand tabou de tous, dont la sentence est sans appel : « le seizième jour de la cinquième lune est le jour où le Ciel et la Terre s’accouplent.
Ce jour-là, il faut s’abstenir de commerce sexuel. Ceux qui enfreignent ce tabou mourront dans les trois ans. Pour en avoir la preuve, il n’est que de suspendre un morceau de linge en coton blanc, neuf, d’un pied de long, le soir de ce jour-là, au mur de l’est (de la maison). Si l’on y va voir le lendemain matin, on le trouvera couvert de sang….
En tous les cas, l’abstinence n’est jamais conseillée avant l’andropause, ce serait aller à l’encontre des lois naturelles.
« L’homme ne peut faire sans la femme, et la femme sans l’homme. Si un homme n’a nul commerce avec les femmes, il aura bientôt l’âme dans l’inquiétude […] et sa vie en sera raccourcie ».
Comme l’homme peut difficilement « avoir l’âme sereine sans que les pensées du sexe y viennent jamais y jeter le moindre trouble », s’il s’abstient par violence, il souffrira « d’émissions involontaires et de gonflement d’urine, pour en venir finalement à se faire hanter par des incubes » .
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