Dowlis

Dowlis


Derrière les mornes du Gros-Morne vivait Man Eulalie. Ayayay ! Une espèce de kalté modèle de femme qui avait dékatjé un dorlis ! Oui ! An kochonni du voisinage qui voulait manger son corps sans permission. Antatay ! Ti Jojo ne savait pas que derrière les bondieuseries de la majorine de la congrégation des ravèt légliz se cachait une tjenbwazèz devant l’Eternel.

Yékrik !

Comme ton voisin, on ne dénonce personne han, Ti Jojo avait récité bien comme il faut des prières qui fâcheraient Jezikri en personne ma parole. Fallait le voir se glisser fap fap dans l’obscurité de la nuit. Les chiens sans maîtres n’osaient même pas aboyer balan yo té pè misié tjip !

Arrivé devant la case de Man Eulalie, il traça une croix avec de la cendre. Ah ! Le compère avait soigneusement mélangé de la cendre avec des graines bien précise afin que le sommeil tombe blogodo sur la dame oui.

Après sa sorcellerie han, il se glissa fioup dans la serrure de la dame. Mais mes zanmi, en pensant découvrir le bonda bien endormi de Man Eulalie, il prit une volée de coup de bwa moudong ! Comme je vous l’ai dit et que le Bondieu me foudroie si je mens, Man Eulalie pa té ninpot ki moun !

Depuis qu’elle avait jeté son dixième calendrier (donc depuis ses 10 ans), la petite pouvait sentir de loin les dorlis. D’après les milans, un don hérité de sa mamie Man Lalin, une majorine du Morne Pichevin. Donc pendant que Ti Jojo arrivait tout content, la dame s’était déjà levée de son lit et avait préparé une bougie pour l’amarrer sur place. Bien que je vous raconte cette histoire, je ne peux pas vous dire avec certitude ce que la tjenbwazèz a fait comme ça han ! D’après les ravèt légliz du Gros-Morne, Man Eulalie avait entouré sa bougie blanche avec du sel et de l’eau bénite. Tout en récitant des kalté modèle de prières dont ils étaient interdits d’en parler sur le parvis de l’église !

Man Eulalie pa té ka fè la fèt épi’y ! La bougie était tellement efficace, qu’il ne pouvait plus bouger ! Mandam-la dansé anlé’y ! Wacha déyè wacha ! Après avoir fatigué le capital jeunesse de ses bras de majorine, Man Eulalie décida de finir une bonne fois pour toute avec ce malotru.

Messieurs et dames de la compagnie, après le bwa moudong elle le ficela avec une liane de maho-piment. Wayayay ! Difé anlè dowlis-la han ! Mi sé kon sa boug-la vini an konpost ba sé pié gonbo mwen.

Valérie RODNEY
Illustration : Rikiel Baloji


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